Si le courage de l'amiral Bey ne souffre aucune discussion, on peut tout de même se demander si cet homme, qui n’a jamais commandé que des flottilles de destroyers - petits bâtiments agiles et rapides - est bien la personne la plus qualifiée pour mener un croiseur de bataille de 32 000 tonnes dans une opération aussi risquée qu’Ostfront.
D’autant qu’en face, Bey va devoir affronter un authentique vétéran de la Royal Navy, l’amiral Bruce Fraser qui, en plus d’avoir servi sur des cuirassés, a également commandé un croiseur, et même un porte-avions, avant d'être finalement nommé commandant-en-chef de la Home Fleet en mai 1943, en remplacement de John Tovey
Pour ne rien arranger, et contrairement à la situation qui prévalait en juin 1942 au moment de l’appareillage du convoi PQ-17, les Britanniques savent depuis des mois que le Scharnhorst se trouve dans l’Altenfjord, et ils sont cette fois parfaitement renseignés sur les intentions allemandes.
De fait, et comme cela avait déjà été le cas pour le PQ-17, le convoi JW-55B, qui appareille de Liverpool le 20 décembre, est aussi, et peut-être surtout, un appât tendu à un grand navire de surface allemand - le Scharnhorst ayant simplement remplacé le Tirpitz dans le rôle du monstre à piéger...






































