... la traversée des Scharnhorst, Gneisenau et Prinz Eugen va naturellement susciter des réactions diamétralement opposées selon que l’on soit Allemands ou Britanniques.Si les premiers exultent à bon droit, et se réjouissent du beau tour qu’ils viennent de jouer à leurs adversaires, les seconds enragent, exigent des comptes et ne parviennent pas à comprendre comment la Royal Navy a pu ainsi faillir à sa tâche.
Pour autant, cette victoire allemande masque en réalité une défaite.
D’abord parce qu’elle consacre le retrait définitif de l’Atlantique des grands navires de surface de la Kriegsmarine - ce qui restreint encore un peu plus leur utilité, déjà fort limitée
Ensuite parce que si ces trois bâtiments ont échappé à une destruction qui semblait a priori assurée, le Scharnhorst n’en a pas moins subi de lourds dommages, dont la réparation va retarder son déploiement en Norvège d’au moins quatre mois, ce qui laissera donc aux seuls Gneisenau et Prinz Eugen le privilège de s’en aller rejoindre le cuirassé Tirpitz dans le Faettenfjord de Trondheim
... ou plutôt au Gneisenau seul car le 23 février, alors qu’il se dirige précisément vers la Norvège en compagnie du Panzerschiff Admiral Scheer, le Prinz Eugen se retrouve sur la route d’une torpille tirée par le sous-marin britannique Trident, laquelle lui arrache proprement tout son arrière, le contraignant à faire demi-tour et à prendre lui aussi la route d’un chantier naval qui va l’héberger jusqu’en septembre !
Et ce n’est encore rien par rapport à la tragédie qui va maintenant s’abattre sur le Gneisenau...
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