
... à un an d’intervalle, l’affaire du convoi HX-106, le 8 février 1941, et celle de Narvik, le 9 avril 1940, illustrent à merveille la faiblesse, et le paradoxe fondamental, des Scharnhorst et Gneisenau, à la fois largement surarmés pour s’en prendre à leurs proies désignées (de simples cargos) mais dramatiquement sous-armés pour affronter les navires qui les escortent !
Sur le papier, ces deux croiseurs de bataille sont pourtant des navires modernes, par ailleurs plus lourds - à quelque 32 000 tonnes - que la plupart des cuirassés et croiseurs de bataille britanniques vétérans de la Première Guerre mondiale.
Mais les navires britanniques, eux, sont dotés de pièces de 356 ou 380mm, qui ne portent pas plus loin que les 280mm allemands, mais peuvent en revanche frapper plus fort. On pourrait certes - et c'était d'ailleurs prévu à l'origine - remplacer ces canons par les tourelles doubles et les pièces de 380mm des Bismarck et Tirpitz, mais cette conversion prendrait des mois et, comme il n'existe aucune relève, diminuerait encore un peu plus les capacités déjà dramatiquement insuffisantes de la Kriegsmarine.De toute manière, parce qu’elle dispose d’un grand nombre de navires, la Royal Navy peut se permettre d’en perdre quelques uns au combat, et d’en voir quelques autres expédiés plusieurs mois durant dans un chantier naval pour réparations, alors que pour la Kriegsmarine, toute perte, et même tout dommage, constitue, comme nous l’avons vu, une tragédie qui obère sévèrement les capacités opérationnelles, ce qui contraint donc les commandants à ne pas engager le combat, ou à le rompre, bien plus souvent qu’ils ne le voudraient...
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