... au demeurant, l'idée d'utiliser des navires de surface à la fois moins "visibles" mais aussi moins "sensibles" que le Tirpitz n'est pas nouvelle.
En s'en revenant piteusement dans l'Altenfjord le 6 juillet 1942 avec le reste de la flottille allemande, l'amiral Oskar Kummetz avait déjà parfaitement compris que le Tirpitz, bien trop précieux et symbolique pour le Reich, ne pouvait plus être risqué au combat, ce pourquoi il s'était proposé sitôt leur ravitaillement en mazout complété, de repartir en mer avec les seuls Admiral Scheer et Admiral Hipper.
Encore sous le choc de l'abandon prématuré de Rösselsprung, et ne voyant pas ce que cette sortie pourrait apporter de plus contre un convoi PQ-17 occupé à se faire tailler en pièces par les seuls avions et sous-marins, l'État-major l'avait poliment éconduit, ce qui n'avait pourtant nullement découragé Kummetz qui, dans les mois suivants, avait à plusieurs reprises tenté de mettre son idée en pratique.
Malheureusement pour lui, et pour la Kriegsmarine, toutes ces tentatives avaient dû être prématurément abandonnées ou s'étaient soldées par de lamentables fiascos dont le dernier en date, celui de la Mer de Barents, en décembre 1942, avait d'ailleurs valu à son supérieur, le grand-amiral Raeder, de perdre sa place.
Un an plus tard, l'Histoire semblait revenue à son point de départ puisqu'un autre navire de surface de la Kriegsmarine, le croiseur de bataille Scharnhorst, s'apprêtait à repartir en mer et à mettre en pratique les idées défendues par un Kummetz qui, par une étrange ironie, venait juste de quitter son poste...
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