... 8 février 1941Au matin du 8 février, les guetteurs du Scharnhorst aperçoivent les premiers cargos du convoi HX-106, mais aussi - et c’est bien là le problème - la silhouette caractéristique d’un cuirassé britannique, en l'occurrence le Ramillies, certes fort vieux (il a été lancé en 1916) et passablement époumoné (ses machines lui autorisent à peine une vingtaine de nœuds) mais néanmoins doté d’un solide blindage et - beaucoup plus inquiétant - de 8 pièces de 380mm.
Sur le papier, il suffirait sans doute que le Scharnhorst, comme le propose d’ailleurs son commandant, profite de son considérable avantage de vitesse (au moins une dizaine de nœuds) pour jouer au chat et à la souris avec le Ramillies, ce qui laisserait alors au Gneisenau tout le loisir de s’en prendre aux cargos du convoi.
Le problème, c'est que pour préserver leurs rares navires de surface, les responsables de Kriegsmarine, et Hitler lui-même, ont promulgué des ordres stricts et appelés à le devenir encore davantage au fil des mois : pas question d’engager le combat contre un porte-avions ou même un cuirassé ennemi.
De toute manière, l’exemple du Renown, l’année précédente, est encore dans toutes les mémoires : si les 280mm allemands n’avaient fait qu’égratigner l’anglais, un seul 380mm de ce dernier avait suffi à occasionner de gros dommages au Gneisenau, en mettant notamment sa tourelle arrière hors de combat.L’un dans l’autre, Lütjens préfère donc battre en retraite, laissant ainsi le HX-106 poursuivre sa route sous la seule menace des U-Boot qui, quelques jours plus tard, réussiront quant à eux à envoyer deux cargos par le fond...
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