... Hitler s’était toujours méfié de sa flotte de surface, grande consommatrice d’acier, de main d’oeuvre et de mazout, et d’une utilité qui, avant-même le début des hostilités, s’annonçait déjà discutable pour une nation aussi continentale que l’Allemagne, laquelle, à l’exception de la brève parenthèse wilhelmienne, n’avait jamais eu de tradition, ni de vocation, maritime.Sa décision, prise dès le début de la guerre, de suspendre les constructions en cours avait donc été logique et parfaitement justifiable.
Mais cette décision avait aussi condamné les navires déjà construits à ne bénéficier d’aucune relève, car même si les travaux allaient reprendre ici et là au fil des mois et des années à venir, ceux-ci ne bénéficieraient jamais ni de gros moyens ni de la moindre priorité et, en conséquence, ne constituerait qu’une immense perte de temps et d’énergie sans aucun résultat concret : lancé le 1er avril 1939, le cuirassé Tirpitz demeurerait jusqu’au bout le dernier grand navire mis en service (1) par la Kriegsmarine.
Déjà très limitée avant 1939, l’efficacité militaire des bâtiments à flots ne pouvait donc aller qu’en s’amenuisant au fil des pertes et des inévitables dommages dus aux combats ou, comme pour les Scharnhorst et Gneisenau, aux simples caprices de la météo, ce qui ne laissait à la Kriegsmarine, et à Hitler, que le choix entre ferrailler les navires existants, ou les préserver par tous les moyens possibles,... quitte à ne plus les utiliser du tout.
(1) le 25 février 1941
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