jeudi 3 janvier 2013

3590 - avec la plus extrême parcimonie


... le ferraillage étant exclu pour des raisons aussi politiques que pratiques, ne restait donc plus qu’à tout mettre en œuvre pour préserver la flotte existante.

Après la destruction de l’Admiral Graf Spee, en décembre 1939, la première mesure, symbolique, mais essentielle, avait consisté à rebaptiser en "Lützow" le Panzerschiff "Deutschland" ce qui, à défaut d’autre chose, et s’il venait un jour à subir le même sort que son jumeau, priverait ainsi les Alliés de la satisfaction d’avoir "coulé l’Allemagne".

Mais la meilleure manière d’éviter les pertes consistait tout bonnement... à ne jamais se trouver dans la position d’en subir (!), ce qui, en pratique, revenait donc à maintenir les navires au port - et plus tard dans de lointains fjords norvégiens - le plus longtemps et le plus souvent possible, et à ne les en faire sortir qu’avec la plus extrême parcimonie et aussi la certitude qu’ils ne courraient aucun risque en mer.

Quels que soient la valeur des navires et le courage des marins et officiers allemands, la flotte de surface du Reich se trouvait donc plongée dans un cercle vicieux dont il lui était impossible d’émerger : en mer, son utilité s’avérait très limitée et elle était confrontée en permanence à la perspective d’être anéantie, mais au port, elle était encore moins utile à qui ou quoi que ce soit, et donnait finalement raison à tous ceux qui ne voyaient en elle qu’un scandaleux gaspillage d’acier et d’hommes, empêchant de fabriquer plus de tanks et de constituer davantage de régiments terrestres !

C’est dans ce contexte pour le moins délétère qu’au début de 1941, après plusieurs mois de réparations, les Scharnhorst et Gneisenau s’apprêtaient à reprendre du service...

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