dimanche 31 janvier 2010

2520 - limiter les risques

… la Brigade (puis Division) RONA constitue malgré tout une exception, moins par sa brutalité que par l’importance des effectifs qu’elle parviendra à réunir sous un même toit, et à aligner au combat sous un même commandement.

En effet, pour Hitler, et pour les Allemands en général, les Osttruppen, le plus souvent anciens prisonniers de guerre, ne sont pas et ne seront jamais des alliés fiables, et chacun vit dans la crainte constante qu’ils ne finissent un jour par se retourner, armes à la main, contre le Reich.

Pour minimiser ce risque, on va donc volontairement limiter les effectifs des Ostlegionen à quelques centaines d'hommes, quelques milliers au maximum, et l'on dispersera autant que possible chacune de celles-ci au sein des unités régulières de la Wehrmacht.

On évitera également de leur allouer des armements modernes et, a fortiori, des armements lourds, ce qui, dans la plupart des cas, cantonnera dès lors ces volontaires de l'Est à d'obscures activités de gardiennage ou de chasse aux partisans, à l'arrière du Front.

Toujours par sécurité, mais contre toute logique militaire, on ira même jusqu'à les expédier à des milliers de kilomètres des combats, dans des secteurs tranquilles, où il ne se passe jamais rien.

Ainsi en sera-t-il de la "Turkistanische Legion", ou "Legion Turkistan", composée de volontaires - en principe - turcophones , à qui le Reich a promis un pays au lendemain de la "Victoire finale".

La décision de créer une telle Légion procède essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, d’une ambition politique : celle de rallier les millions de musulmans d’Union soviétique qui, il est vrai, ont de fort nombreuses raisons de se plaindre de Moscou.

Mais il s'agit aussi de se concilier les bonnes grâces de la Turquie elle-même, important pays neutre dont le gouvernement s’est rapidement ému du sort réservé aux musulmans turcophones de l’Armée rouge, prisonniers de la Wehrmacht.

Le Reich allemand a en effet les yeux de Chimène à l'égard de la Turquie, qui avait combattu aux côtés de l'Allemagne lors de la guerre précédente, et dont la situation géographique, et le poids démographique, constitueraient d'inestimables atouts dans celle-ci.

Si l'ambition est facile à comprendre, la manière de la réaliser l'est en revanche beaucoup moins...

samedi 30 janvier 2010

2519 - la Brigade Kaminski

… les volontaires soviétiques ne se recrutent pourtant pas exclusivement parmi les déserteurs et les prisonniers de guerre de l’Armée rouge, mais aussi parmi les populations locales qui, à l’instar de la population ukrainienne saignée à blanc par les famines du début des années 1930, ont quantités de raisons d’en vouloir au régime de Moscou.

Dans de nombreux cas, il arrive même que les Allemands se voient proposer de véritables formations militaires déjà constituées et qui ne demandent qu’à se mettre à leur service, à l’image de la tristement célèbre "Brigade Kaminski", laquelle n’est à l’origine qu’une petite milice de paysans russes de la région de Bryansk qui, excédés par les incessantes rapines des Partisans communistes, vont finalement se regrouper autour de Bronislav Vladislavovich Kaminski, un intellectuel qui sort de plusieurs années de goulag.

Constamment en lutte contre les Partisans, Kaminski va rapidement se métamorphoser en Seigneur de la Guerre à l’ancienne mode, que les Allemands apprécient pour ses résultats, mais peinent à contrôler : à la mi-1943, sa formation dispose d'environ 10 000 hommes aussi violents qu'indisciplinés et qui, à présent membres d’une Russkaya Osvoboditelnaya Narodnaya Armiya (RONA), ou "Armée russe de Libération nationale" autoproclamée, multiplient les exactions mais ne peuvent néanmoins s’empêcher de reculer au même rythme que le reste de l’armée allemande.

En mars 1944, la RONA passe sous contrôle direct de la Wehrmacht pour devenir Volksheer-Brigade Kaminski avant de se retrouver, en juin, sous celui de la Waffen-SS et sous le nom de "29e Waffen-Grenadier-Division der SS "RONA" (russische Nr. 1)", ce qui, plus que tout autre discours, en dit long sur l’état de désespoir et de déliquescence où en est rendu cette SS, à présent contrainte d’accepter des "sous-hommes slaves" pour combler les vides dans ses rangs.

En août, les volontaires de la RONA sont expédiés à Varsovie, pour aider à réprimer les Polonais qui, sachant l’Armée rouge toute proche (1) ont décidé de se révolter.

Tirant sur tout ce qui bouge - et même sur des soldats allemands ! - les hommes de Kaminski assassinent près de 10 000 civils polonais, et se livrent à une telle orgie de viols et de pillages que la division est finalement rappelée à l’arrière, suite aux plaintes d’officiers allemands véritablement ulcérés.

Telle la célèbre goutte d’eau du vase, Varsovie va en tout cas marquer la fin de la RONA en tant qu’unité constituée, et la fin de Kaminski lui-même, que les Allemands arrêteront puis exécuteront à la sauvette le 28 août, en faisant passer sa mort sur le compte de partisans polonais.

La RONA dissoute, et son numéro repris par une division SS italienne (2), les survivants de cette unité seront alors répartis dans diverses formations de la "Russkaya Osvoboditel'naya Armiya (ROA)", ou Armée de Libération de la Russie d’un certain Andreï Vlassov...

(1) Pour des raisons politiques, et parce que l’insurrection de Varsovie était dirigée et organisée par le gouvernement polonais en exil à Londres, l’Armée rouge s’abstint d’intervenir et préféra laisser les Polonais se faire massacrer par l`Armée allemande
(2) Saviez-vous que... 2467

vendredi 29 janvier 2010

2518 - de Hiwis à Osttruppen

… alors, dès le début de l’automne 1941, les commandants d’unités vont, de leur propre initiative, commencer à recruter des volontaires soviétiques.

Au fil des semaines, de nombreux supplétifs vont ainsi être recrutés à partir des déserteurs et des prisonniers de guerre de l’Armée rouge. On les baptisera du nom de Hilfswilligen, ou "Hiwis", ce qui se traduirait par "auxiliaires volontaires" si le qualificatif de "volontaires" n’était pas fréquemment abusif.

Avant leur capture par l’armée allemande, ces hommes étaient certes fort maltraités et fréquemment envoyés à la boucherie par leurs propres officiers.

Bon nombre d’entre eux faisaient également partie de minorités ethniques ou religieuses que l’URSS méprisait ou réprimait de diverses manières.

Rien d’étonnant dès lors à ce qu’ils se soient vite montrés fort réceptifs aux arguments d’une armée allemande dont l’objectif déclaré était précisément d’abattre l’URSS et le communisme.

Reste qu’au vu de leurs effroyables conditions de détention, la tentation était naturellement grande de vouloir y échapper par tous les moyens possible : s’engager aux côtés des Allemands, c’était sans doute combattre le communisme, les commissaires politiques, la dictature, la répression religieuse ou encore le centralisme moscovite, mais c’était aussi, et surtout, manger à sa faim et échapper à des camps d’internement qui n'étaient en vérité que d’immenses mouroirs.

Mais quelle que soit sa part de volontariat réel, l’expérience Hiwi, menée sans l’assentiment d’Hitler et du Haut-Commandement, cette expérience va en tout cas s’avérer un grand succès, qui va bientôt pousser la Wehrmacht à l’organiser à grande échelle... et à la formaliser avec toute la rigueur et le sérieux germaniques : au printemps 1942, les Hiwis engagés sur le Front de l’Est sont environ 200 000, et bénéficient d’un uniforme allemand, mais aussi de rations alimentaires et même d’une solde quasiment équivalentes à celles des soldats allemands.

A la fin de 1942, ils seront près d'un million. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vont d'ailleurs combattre et mourir à Stalingrad, en compagnie de ces mêmes soldats allemands car, entretemps, le rôle et les missions des Hiwis ont également été considérablement étendus.

Ils ne sont plus seulement manutentionnaires, magasiniers, chauffeurs ou terrassiers, ils ne sont plus seulement des Hiwis, c.-à-d. auxiliaires. : certains d’entre eux - les plus compétents ou les plus motivés - sont devenus des Osttruppen, ou "troupes de l’Est", c-à-d combattants armés et désormais constitués en véritables formations militaires à qui l’on demande maintenant de garder bâtiments et voies ferrées mais surtout, de lutter contre les saboteurs et les partisans communistes, de plus en plus nombreux à l’arrière du Front…

jeudi 28 janvier 2010

2517 - Osttruppen

... après les Pays baltes et la Yougoslavie, il est à présent temps de nous intéresser à ces Osttruppen, ou "troupes de l'Est", que sont les volontaires issus de l'URSS elle-même.

Si Hitler, et il faut bien le dire les Allemands en général, considère les Soviétiques comme des untermenschen, des "sous-hommes" à peine supérieurs aux Juifs, l'ironie veut que sont ceux-là qui vont constituer le gros des bataillons d'étrangers sous uniforme allemand.

Ce n'était pourtant pas du tout prévu : au printemps 1941, chacun s'attend en effet à une guerre rapide - quelques semaines, quelques mois tout au plus - ce qui ne laissera évidemment pas le temps de recruter et d'entraîner des volontaires locaux, à supposer-même que quelqu'un, dans la Wehrmacht ou, a fortiori, dans la Waffen-SS, en envisage la possibilité.

Ce sera un combat "de race à race" ou, selon les propres termes d'Hitler, "une guerre d'anéantissement", qui autorisera tout soldat allemand à se faire Justice lui-même en rasant au besoin des villages entiers, et qui lui ordonnera par ailleurs d'exécuter sans jugement tous les Juifs et commissaires politiques qu'il croisera sur son passage.

Mais les premières victimes d'une guerre sont toujours les plans et les théories échafaudés pour cette guerre, en sorte qu'à l'automne, les commandants d'unités, confrontés au ralentissement de l'offensive et à la perspective d'un conflit bien plus long que prévu, en viennent à considérer d'un autre œil les troupeaux de soldats soviétiques qui s'entassent dans les camps de prisonniers.

A la mi-octobre, près de deux millions d'entre eux ont déjà été capturés. L'hiver approche Que faut-il en faire ? Rien n'a été prévu pour les nourrir en Russie : en fait, d'après les plans, c'est au contraire la Wehrmacht qui doit mettre à sac la Russie pour se nourrir elle-même !

On peut évidemment les laisser mourir sur place de faim et de froid - et on ne va d'ailleurs pas s'en priver - mais, quelque part, cela représente une forme de gâchis pour des unités allemandes qui, confrontées à bien plus de pertes que prévu, ne peuvent se permettre de laisser leurs propres hommes jouer les chauffeurs, les magasiniers, les cuistots, les manutentionnaires, ou tout simplement les sentinelles à l'arrière du Front.

Pourquoi dés lors ne pas utiliser pour ces tâches ingrates les prisonniers soviétiques les plus coopératifs ? Au besoin, dans six mois, dans un an, une fois la "victoire finale" acquise, on pourra toujours les renvoyer dans leurs camps, ou les fusiller sur place, tels des outils jetés à la décharge parce que désormais inutiles...

mercredi 27 janvier 2010

2516 -Tchetniks contre Tchetniks

... pour ne rien arranger, Milan Nedic doit également composer avec les Tchetniks, qui offrent l’étrange particularité de soutenir et de combattre à peu près tout le monde.

En tant que nationalistes serbes, les Tchetniks massacrent en effet allègrement les civils croates, et ce afin de répliquer aux Oustachis croates qui en font de même avec les civils serbes.

Mais comme rien n’est jamais simple dans les Balkans, Oustachis et Tchetniks s’entendent au moins sur une chose : la nécessité de massacrer également les civils juifs, tziganes et musulmans... encore qu'on en trouve parfois quelques-uns dans leurs propres rangs.

En tant que mouvement monarchiste, les Tchetniks sont "naturellement" opposés aux Allemands et aux Italiens, lesquels ont démembré le Royaume de Yougoslavie et forcé son souverain à l’exil.

Mais parce qu’ils sont aussi anticommunistes, ils sont tout aussi "naturellement" opposés aux Partisans de Tito...

Pour compliquer encore un peu plus les choses, on trouve aussi bien des Tchetniks fidèles au régime de Milan Nedic que des Tchetniks qui lui sont opposés, des Tchetniks qui aident les allemands et des Tchetniks qui les combattent, ou encore des Tchetniks qui collaborent avec les Italiens mais refusent d’en faire de même avec les Allemands,… tout ce beau monde n’hésitant d’ailleurs pas à intervertir joyeusement leurs rôles au fil des mois et de leur fantaisie du moment !

Dragoljub Mihailovic, le plus célèbre d'entre eux, représente à cet égard l'incarnation-même de la complexité tchetnik.

Ancien colonel de l'armée yougoslave, Mihailovic est un des premiers Serbes à avoir appelé à la résistance contre l'Occupant allemand.

Mais hélas pour lui, Mihailovic n'est pas Tito, et sa Jugoslovenska vojska u otadzbini, ou "Armée yougoslave de la Patrie" est loin de bénéficier du commandement centralisé des Partisans, ou de leur capacité à transcender les clivages ethniques et religieux.

Début 1944, les Alliés occidentaux, incapables d'appréhender pareil chaos, et soucieux de ne pas déplaire à un Joseph Staline qui ne reconnaît quant à lui que les Partisans, les Alliés occidentaux, donc, vont progressivement cesser leur soutien à Mihailovic, et reporter leurs espoirs sur Tito lequel, à la mi-septembre, a par ailleurs l'intelligence de promettre une amnistie qui va entraîner de nombreuses défections chez les Tchetniks mais aussi, comme nous l'avons vu, chez les musulmans des SS Handschar et Skanderberg.

Arrêté en mars 1946 en Bosnie-Herzégovine, où il se cachait depuis la fin de la guerre, Mihailovic sera jugé pour traîtrise, et exécuté en juillet.

Milan Nedic échappera quant à lui au tribunal, mais à pas la mort puisqu'il profitera - selon la version officielle - d'un "moment d'inattention" de ses gardiens pour se défenestrer, en février 1946., non sans avoir eu le temps de voir la Serbie "purgée" de 95 % de ses Juifs, et Belgrade déclarée "Judenrein" - "libérée des Juifs" - en août 1942...

mardi 26 janvier 2010

2515 - le chaos serbe

… placée sous Occupation allemande, et ramenée en gros à ses frontières d’avant la Première Guerre mondiale, la Serbie se retrouve quant elle plongée dans le chaos.

En août 1941, le chef du premier gouvernement de Collaboration, Milan Acimovic, a en effet cédé sa place au général et ancien ministre des Armées Milan Nedic, quant à lui ouvertement pro-nazi.

Mais Nedic ne contrôle pas grand-chose puisqu'en plus de prendre ses ordre à Berlin, il se retrouve rapidement engagé dans une lutte féroce contre les Partisans communistes de Josip Broz Tito, un Croate qui, étrangement, parvient également à rallier un nombre de plus en plus important de citoyens serbes.

Pour les combattre, Nedic va donc autoriser la création d'un Srpski Dobrovoljacki Korpus (SDK), c-à-d d'un corps de volontaires serbes anticommunistes (1), que l'on dotera d'un armement hétéroclite et que l'on habillera d'uniformes tantôt italiens, tantôt ayant appartenu à la défunte armée yougoslave.

Engagés contre les Partisans au cours des quatre années qui vont suivre, les survivants de la SDK se rendront finalement aux Britanniques en avril 1945,... pour être dans la plupart des cas aussitôt réexpédiés en Yougoslavie, où ils seront systématiquement fusillés par les hommes de Tito.

A ceux-là, Nedic va également ajouter une Srpska Drzavna Straza, c-à-d une Garde Nationale Serbe d’une vingtaine de milliers d’hommes autant à son service qu’à celui des Allemands.

A la chute du régime Nedic, en octobre 1944, ceux-là rejoindront les Tchetniks de Dragoljub Mihailovic, lesquels, après s'être battus contre tout le monde, vont finir la guerre totalement déconsidérés et jugés comme traîtres par les Partisans de Tito

(1) Serbisches Freiwilligenkorps pour les Allemands

lundi 25 janvier 2010

2514 - Prinz Eugen

… en Croatie, en plus des deux divisions d’Infanterie croates précitées, le Reich va également recruter des volontaires pour la SS, afin de constituer la 13ème Division "Handschar"» et la 23ème Division SS "Kama" dont nous avons déjà parlé.

Majoritairement composée de musulmans bosniaques (1), ces deux divisions incorporent malgré tout, en particulier au niveau de l’encadrement, un bon nombre de Volksdeutsche originaires des Balkans.

Rien qu’en Yougoslavie, le nombre de ces Volksdeutsche plus ou moins germanophones est estimé à environ 700 000 personnes, ce qui ne peut qu’intéresser Himmler qui, en mars 1942, obtient la création d’une division SS "yougoslave", la 7e SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division "Prinz Eugen".

Mais comme rien n’est jamais simple dans cette région, cette nouvelle unité, commandée par l'Austro-Hongrois Artur Phleps, va comprendre aussi bien des Volksdeutche croates, slovènes ou serbes (2) qu’originaires de Hongrie ou de Roumanie (3)

Équipé de bric et de broc, y compris avec quelques vieux tanks français capturés en 1940, la Prinz-Eugen a évidemment le mérite de ne pas coûter cher, et l’avantage de transcender les particularismes régionaux

En revanche, son intérêt sur le plan militaire est nul, puisqu’elle aussi va tout simplement se contenter d'ingrates opérations anti-partisans (4)… qui se termineront en Slovénie, en mai 1945, par la mort de la plupart des volontaires, là encore exécutés par les Partisans auxquels ils se se seront rendus…

Au bilan final, la contribution croate à l’effort de guerre allemand se sera donc avérée insignifiante… et même franchement contre-productive si l’on considère que l’Allemagne nazie n’a eu choix que d’expédier dans les Balkans un nombre de plus en plus important de ses propres soldats, afin d'essayer de maintenir un semblant d’ordre au milieu des multiples incendies qu’elle y a elle-même allumés.

En définitive, on peut même considérer que c'est bel et bien c’est la Croatie qui s’est servie de l’Allemagne nazie à son profit, ou du moins au profit des ultra-nationalistes croates : lorsque disparaîtra l’État Indépendant de Croatie, son territoire aura ainsi été "purgé" d’une trentaine de milliers de Juifs, d’un nombre équivalant de Tziganes, et de plusieurs centaines de milliers de Serbes...

(1) La Bosnie-Herzégovine appartenait alors à l’État indépendant de Croatie
(2) En Serbie, la conscription fut imposée aux Volksdeutsche serbes à partir de 1943, ce qui précipita plus de 20 000 d’entre eux dans différentes unités SS
(3) Elle comprendra également des Reichsdeutsche de "l’ancien" Reich
(4) A Vukovar, en janvier 1945, la Prinz Eugen subira de lourdes pertes dans son seul engagement contre l’Armée rouge

dimanche 24 janvier 2010

2513 - peu rentable

… sans surprise, les innombrables exactions perpétrées par les miliciens oustachis contre les Juifs, les Tziganes, les opposants croates et, bien entendu, les Serbes, vont précipiter des milliers de personnes dans le camp des Tchetniks ou des Partisans, créant ainsi un climat de révolte permanente qui, en retour, va contraindre l'Allemagne à sans cesse augmenter le nombre de ses soldats dans la région (1),… ce qui est exactement le contraire de l’objectif recherché !

Comme s’il voulait s’en excuser par avance, le Poglavnik Ante Pavelic va néanmoins très rapidement proposer des volontaires croates au Reich, afin que la Croatie puisse elle aussi participer, en URSS, au grandiose combat contre le "Judéo-bolchevisme" dont parle Hitler.

Dés le mois d'octobre 1941, un régiment croate d’environ 4 000 hommes va ainsi combattre sur le Dniepr, puis sur le Don, et finalement à Stalingrad, où il sera quasiment éradiqué.

L’expérience s’étant néanmoins avérée positive, le Reich va ensuite autoriser, à l’été 1942, la création d’une division d’Infanterie complète, d’environ 14 000 hommes qui, vu la dégradation de la situation en Yougoslavie-même, ne prendront pourtant jamais la route de l’URSS.

C’est donc en Croatie, à partir de janvier 1943, que vont combattre ces volontaires croates… avec un succès très relatif puisqu’en janvier 1945, les Partisans de Tito les auront en fait contraints à battre en retraite jusqu’en Autriche (!)

S’étant rendus aux Britanniques le 11 mai, les survivants seront ensuite restitués aux Partisans,… lesquels se feront un devoir de les fusiller séance tenante.

Même cause et même punition pour la seconde division croate, formée en janvier 1943, et dont les survivants, après deux ans de lutte dans les Balkans, se rendront quant à eux directement aux Partisans en mai 1945, avec les mêmes funestes conséquences…

(1) Entre 1941 et 1942, le nombre de divisions allemandes stationnées en Yougoslavie sera ainsi multiplié par deux.

samedi 23 janvier 2010

2512 - le cheval croate

… à l’instar des pays baltes, les Balkans se situent eux aussi en périphérie des combats qui, pendant quatre ans, vont ensanglanter le Front de l’Est.

Avec les volontaires musulmans de la Handschar ou de la Skanderbeg, nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer l’infernale poudrière que consistait déjà, avant-guerre, le Royaume de Yougoslavie, dont l’invraisemblable mosaïque de religions et d’ethnies ne demandait en vérité qu’une étincelle – en l'occurrence l’arrivée des troupes allemandes – pour détonner avec une violence extrême.

Il importe à présent d’y revenir pour souligner le rôle des volontaires non seulement croates mais également serbes, ce qui nous permettra par ailleurs de remettre en cause la légende, encore tenace aujourd’hui, qui fait de tous les Croates des supporters inconditionnels du nazisme, et de tous les Serbes des adversaires non moins inconditionnels de ce même nazisme.

En avril 1941, donc, la Yougoslavie, conquise en quelques jours à peine, et quasiment sans opposition se retrouve aussitôt dépecée. La Slovénie est ainsi partagée entre l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie, le Kosovo annexé à l’Albanie (alors colonie italienne), et la Serbie amputée de la Voïvodine et de la Macédoine.

Mais c’est évidemment la Croatie qui retient le plus l’attention.

N’ayant pas la moindre envie d’immobiliser dans les Balkans les troupes dont il a un urgent besoin en URSS, Hitler a en effet décider d’exploiter les dissensions ancestrales de la région en misant tout sur le cheval croate, dont le principal jockey, Ante Pavelic, va se retrouver propulser à la tête du Nezavisna Država Hrvatska (NDH) ou "État indépendant de Croatie", qui n’est en vérité qu’un vulgaire satellite au service de l’Allemagne.

A 52 ans, le Poglavnik Ante Pavelic est un catholique fervent et un nationaliste enragé qui, en 1929, a fondé le parti des Oustachis, mouvement fasciste réactionnaire, dont le nom va bientôt devenir synonyme de terreur et d’abjection.

Relativisons cependant : à son apogée, en 1942, le parti des Oustachis ne comptera que quelque 60 000 adhérents, soit environ… 1 % de la population totale de la NDH.

Comme dans tout le reste de la Yougoslavie, cette population n’est d’ailleurs ni cultuellement ni ethniquement homogène, puisqu’on y trouve non seulement des Croates et des catholiques, mais aussi des Juifs, des Tziganes, des Musulmans, et, bien entendu, des Serbes qui, à la différence des Juifs et des Tziganes – à massacrer en priorité - vont se voir proposer un choix fort simple.

"Nous tuerons un tiers des Serbes. Nous déporterons un deuxième tiers, et le tiers restant embrassera la religion catholique romaine. Notre Croatie deviendra catholique en dix ans" (1)

(1) Ibid, page 156

vendredi 22 janvier 2010

2511 - traîtres à la Patrie

… en Lettonie, et pour les mêmes raisons, le scénario lituanien et estonien va se reproduire quasiment à l’identique.

Dès le mois de juillet 1941, des milices de volontaires, autorisées sinon organisées par les Allemands, vont donc se faire un devoir de regrouper puis de massacrer systématiquement tous les Juifs du territoire, à commencer par ceux de Riga.

Début 1943, la dégradation de la situation militaire va néanmoins pousser Heinrich Himmler à réclamer la création d’une unité SS composée de volontaires lettons.

Mais il faudra alors recourir à la conscription pour que la 15e Waffen-Grenadierdivision der SS (lett. Nr. 1) puisse atteindre les 15 000 hommes à la fin de l’année...

En janvier 1944, une deuxième division lettone – la 19e Waffen-Grenadier-Division der SS (lettische Nr. 2) – voit le jour. Mais à cette date, il y a déjà bien longtemps que la guerre est perdue pour le Reich.

En juillet, les SS Lettons, qui se battent avec acharnement mais n’ont d’autre choix que de reculer au même rythme que toute la Wehrmacht, les SS Lettons, donc, se retrouvent repoussés sur leur territoire national, désormais menacé par l’Armée rouge.

En octobre, après la Chute de Riga, les hommes de la 19ème division sont cette fois refoulés jusqu’en Courlande (1), où ils se battront jusqu’à la fin de la guerre. Ceux de la 15ème en feront de même, mais en Poméranie, les derniers d’entre eux participant même aux ultimes combats dans Berlin.

Au final, on estime à quelque 250 000 le nombre total de Lituaniens, Estoniens et Lettons qui, à un moment ou un autre, se sont retrouvés dans des unités placées sous commandement allemand ce qui, considérant la faible démographie de ces trois États, est considérable.

Environ la moitié d’entre eux périront au combat, ou seront exécutés par les Soviétiques au lendemain de la guerre. Des Soviétiques qui les considéreront du reste comme "traîtres à la Patrie" au motif qu’ils avaient appartenu, d’août 1940 à juillet 1941 – soit durant moins d’un an - à trois républiques soviétiques…

(1) la Courlande est la partie occidentale de la Lettonie

jeudi 21 janvier 2010

2510 - les nouveaux Chevaliers teutoniques

… en Estonie, où les soldats allemands ont également été accueillis avec enthousiasme, le Reich va, dans un premier temps, se contenter d’administrer le territoire tout en permettant aux Estoniens, dont l’antisémitisme n’est plus à démontrer, de s’engager dans des bataillons de police dont la principale, sinon la seule activité consistera à rassembler puis à massacrer le plus de Juifs possible.

Ces volontaires seront recrutés en priorité parmi les quelque 30 000 partisans, qui depuis 1940, combattaient l’Armée rouge dans les forêts lettones, et qui n’ont pas attendu l’arrivée de la Wehrmacht pour libérer le sud du pays quasiment à eux seuls, tuant 3 000 Soviétiques au passage, et faisant près de 25 000 prisonniers.

Mais à la différence de la Lituanie, l’Estonie présente un atout particulier sur le plan racial, ou plus exactement historique, puisqu’elle fut jadis terre des célèbres Chevaliers teutoniques, ce qui ne peut qu’intéresser un Heinrich Himmler qui a toujours considéré sa SS comme un nouvel ordre de chevalerie germanique.

"Les Estoniens, soulignera-t-il, appartiennent à une des quelques races qui peuvent, après avoir été purgées de quelques éléments, s’intégrer à nous sans causer du mal à notre peuple" (1)

En conséquence, dès le mois de juillet, quelques Estoniens soigneusement sélectionnés sont acceptés à la Waffen-SS. En août de l’année suivante, l’Estonie entre à son tour dans la liste des pays autorisés à lever une "Légion" de volontaires, qui comptera environ 1 500 hommes à la fin de l’année.

En mars 1943, une première conscription envoie quelque 5 000 hommes supplémentaires dans cette Légion, et environ 7 000 dans diverses unités de la Wehrmacht. Un nouvel élan se produit en janvier 1944, lorsque la Légion, promue au rang de 20e Waffen-Grenadier-Division der SS (estnische Nr.1) d’environ 15 000 hommes va s’illustrer, en compagnie de quasiment toute la SS européenne, lors des six mois de campagne de la célèbre Bataille de Narva (2), contre des forces soviétiques largement supérieures en nombre.

Mais comme on ne peut rien contre l’arithmétique, c’est l’Armée rouge qui, à l’automne finit néanmoins par prendre le dessus et par contraindre les survivants lettons à une retraite qui les va les mener jusqu’en Tchécoslovaquie où, en mai 1945, ceux d’entre eux qui n’auront pas eu la chance de déserter et de disparaître seront faits prisonniers par les Soviétiques, et presque tous exécutés.

Même après l’effondrement du Troisième Reich, une résistance larvée à l’Occupation soviétique se poursuivra cependant dans les forêts estoniennes, et ce jusqu’au début des années 1950.

Redevenus citoyens de la République Socialiste Soviétique d’Estonie, et soumis à une intense campagne de déportations et d’exécutions sommaires, les civils estoniens devront quant à eux attendre 1991, et la chute du Mur de Berlin, pour recouvrer l’Indépendance…

(1) Ibid, page 144
(2) Également appelée "bataille des SS européens" en raison des nombreuses nationalités impliquées

mercredi 20 janvier 2010

2509 - des Lituaniens juste bons à massacrer les Juifs

… en Lituanie, il faudra attendre 1943, c'est-à-dire bien trop tard, pour que le Reich se décide enfin à lever des volontaires pour ses propres forces armées, tant est grande la méfiance d'Hitler envers ces "volontaires de l'Est" dont il craint qu'ils ne se retournent un jour contre l'Allemagne.

Enrôlés dans différents "Policinai Batalionai" ("bataillons de Police"), qui passeront plus tard sous le contrôle de la SS et sous le nom de "Schutzmannschft Bataillonen" (ou "Schumas"), les Lituaniens - et ils ne vont d'ailleurs pas s'en priver - peuvent certes se rendre utiles pour traquer les partisans communistes, et surtout pour massacrer les Juifs, mais la contribution militaire de ces quelques 20 000 hommes est insignifiante

Et quand il faudra, fin 1944, les expédier au Front, ces habitués des bastonnades ne pèseront pas lourd face aux soldats soviétiques et leurs tanks T-34.

En 1943, le Reich va tout de même se décider à recruter de véritables combattants. Mais les Lituaniens, désormais échaudés, font la sourde oreille, en sorte qu'il faudra attendre le printemps 1944, et l'approche de l'Armée rouge, pour qu'une mobilisations générale force enfin l'arrivée d'environ 19 000 hommes qui, mal formés et pour le moins démotivés, déserteront très rapidement.

A la fin de l'année, repliés en Prusse orientale, les volontaires Lituaniens ne seront plus qu'un millier, bientôt confrontés à une extinction inéluctable.

"Au final, les Allemands n'auront fait confiance aux Lituaniens que pour creuser des tranchées, tirer sur les Juifs et les communistes, et combattre les Partisans. Ils étaient bien contents que les Lituaniens prennent à leur charge ces activités déplaisantes" (1)

(1) ibid, page 144

mardi 19 janvier 2010

2508 - les occasions manquées

… dans les pays baltes, l’invasion de l’URSS, le 22 juin 1941, a été accueillie par la population avec des cris d’allégresse.

Il faut dire que moins d’un an auparavant, l’Armée rouge y avait brutalement mis fin à 20 ans d’Indépendance, arrêtant, déportant ou exécutant au passage près de 200 000 Lettons, Lituaniens et Estoniens.

En Lituanie, où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été expédiées dans des camps sibériens le 14 juin, ce sont même des coups de feu qui accompagnent l’Armée rouge en retraite. Des coups de feu tirés non pas par des soldats allemands, mais bien par les civils Lituaniens eux-mêmes qui, le 23, s’emparent de Kaunas et de Vilnius, établissent un gouvernement provisoire, et proclament la restauration de l’Indépendance.

Si les soldats allemands sont partout accueillis en libérateurs, l’Allemagne nazie, elle, n’a nullement l’intention de respecter les vœux de la population : le gouvernement provisoire est rapidement aboli, et la Lituanie incorporée, comme ses consœurs, dans un vague "Ostland" aux ordres de Berlin.

C’est là, c’est dans ces premiers jours de la guerre contre le "Judéo-bolchevisme", qu’Hitler va commettre sa plus grave erreur. Pour le Führer, et il faut bien le dire pour la population allemande dans son ensemble, tous les "Slaves" se ressemblent et leurs pays respectifs ne peuvent en vérité que servir de réservoirs d’esclaves pour leurs maîtres allemands.

"Il n’y a pas de nations indépendantes à l’Est", résume Martin Bormann, secrétaire d’Hitler, avec sa brutalité coutumière, "mais seulement la masse soviétisée des Slaves, qui doivent être et seront maîtrisés !" (1)

En quelques mois, dans les pays baltes, mais aussi en Ukraine et dans plusieurs républiques soviétiques, le Reich va ainsi s’aliéner, par pur réflexe de supériorité raciale, des millions de personnes qui, jusque-là fort heureuses de s’être vues débarrassées des communistes et des commissaires politiques grâce aux soldats allemands, vont finalement apprendre à les regretter.

Dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est, le Japon va également, et pour la même raison, commettre la même erreur, et faire amèrement regretter aux Indochinois, aux Birmans ou aux Indonésiens, le joug des colons français, britanniques ou néerlandais.

Et quand Berlin et Tokyo se rendront finalement compte de leur erreur, il sera trop tard…

(1) Ailsby, op cit, pages 139-140

lundi 18 janvier 2010

2507 - une foule d'opportunités

... les musulmans soviétiques ne constituent cependant qu'une des fort nombreuses opportunités qui vont se présenter dés le début de l'Opération Barbarossa, et que le Reich mettra très - et trop - longtemps à saisir.

Partout à l'Est, on trouve en effet non seulement des hommes mais aussi des peuples entiers qui, fort mécontents du communisme et du Pouvoir dictatorial de Moscou, ne demandent en vérité qu'à changer d'allégeance.

Car en Géorgie, en Ukraine, dans toutes les républiques musulmanes, ce ne sont certes pas les motifs de rancœurs qui manquent.

Rien qu'en Ukraine, l'Holodomor, ou "extermination par la faim", sciemment orchestrée par Moscou au début des années 1930, a tué entre 3 et 5 millions de personnes, et laissé le pays exsangue.

La collectivisation forcée des terres, l'omniprésence des commissaires politiques, les atteintes à la pratique religieuse, les goulags, le centralisme moscovite, la tyrannie exercée par Staline sur toutes les sphères de la société et, bien entendu, les grandes "purges", tout cela a créé des millions de mécontents qui, du moins au début, vont se prendre à regarder l'Allemagne nazie avec les yeux de Chimène.

C'est particulièrement vrai dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui, longtemps sous domination tsariste, ont accédé à l'Indépendance au lendemain de la Première Guerre mondiale, avant d'être brutalement envahis et ré-annexés par Moscou à l'été 1940, dans la foulée du Pacte germano-soviétique.

En une génération, Estoniens, Lettons et Lituaniens ont eu le temps de goûter à une Liberté que Staline leur a ensuite fait payer au prix fort, en arrêtant, déportant ou exécutant pres de 200 000 d'entre eux.

Rien d'étonnant dès lors à ce que la Wehrmacht et la Waffen-SS, en envahissant l'URSS un an plus tard, aient trouvé dans ces trois pays quantités de volontaires ne demandant qu'à endosser leurs uniformes...

dimanche 17 janvier 2010

2506 - Soviétiques mais musulmans

... et pourtant, la plupart des volontaires musulmans ne sont originaires ni des Balkans, ni d'Afrique du Nord, ni du Moyen-Orient, mais tout simplement... d'URSS-même, et plus précisément de toutes ces Républiques musulmanes que le communisme a en principe unies sous le drapeau rouge mais où les habitants continuent de prier Allah tout en rêvant au jour où ils pourront conquérir, ou recouvrer, leur Indépendance.

Si certains de ces hommes sont recrutés sur place au fil de la progression des armées allemandes, la plupart proviennent tout simplement des camps de prisonniers de guerre qui, à partir de l'été 1941 ont commencé à héberger par millions les vaincus de l'Armée rouge.

Comme la Werhmacht n'a rien prévu pour nourrir pareille multitude, et comme elle ambitionne au contraire de se nourrir elle-même en volant sur place tout ce qui lui est nécessaire, la mortalité au sein des dits camps va bientôt atteindre des sommets : sur les quelque 5 millions de Soviétiques faits prisonniers durant la guerre, près de 3 millions vont mourir de faim, de froid, d'épuisement, de mauvais traitements, ou dans des chambres à gaz.

Dans ces conditions, évidemment, et que l'on soit musulman ou non, la tentation est grande d'échapper à pareil sort en endossant l'uniforme du vainqueur, a fortiori si l'on se voit promettre en prime la liberté pour soi-même, et l'Indépendance pour son pays.


Au final, plus de 100 000 musulmans, originaires de Crimée, de Tchétchénie, du Turkestan, d'Azerbaijan, du Kazahkstan, de l'Ouzbekistan ou encore du Tadjikistan, vont ainsi s'engager dans la Wehrmacht ou la Waffen-SS et connaître, dans la plupart des cas, un destin funeste lorsque le sort des armes les replacera entre les mains de leurs compatriotes soviétiques...

samedi 16 janvier 2010

2505 - des Arabes plus ou moins libres

... quand on pense aux volontaires musulmans au service de l'Allemagne, on pense évidemment à ceux de la Handschar et, quoi que dans une moindre mesure, à ceux de la Skanderbeg.

Il en existe cependant bien d'autres, à commencer par ces "Freies Arabien", ou "Arabes libres", que le Reich commence à recruter... en Grèce, à partir de 1941, parmi les prisonniers de guerre alliés et grâce au concours de l'infatigable Grand Mufti de Jérusalem.

Mais la Guerre anglo-irakienne va également propulser de nombreux nationalistes arabes dans le camp allemand : le 18 avril 1941, l'armée britannique a en effet envahi l'Irak afin de renverser le gouvernement pro-allemand de Rachid Ali al Gaylani qui, dès lors contraint à l'exil, va tout naturellement trouver refuge à Berlin et appeler lui aussi au soulèvement arabe contre la Grande-Bretagne.

En septembre 1942, les volontaires arabes, se retrouvent - on n'en est plus à une contradiction-prés - dans le Caucase, pour y affronter non pas les Britanniques mais bien l'Armée rouge. Le climat russe s'avérant fort peu favorable, ils sont cependant rapidement envoyés au repos en Italie.


En janvier 1943, nombre d'entre eux prennent alors le chemin de la Tunisie, afin d'y soutenir l'Afrika Korps... ou plus exactement pour monter la garde autour des cantonnements militaires et des aérodromes allemands. Une aventure sans gloire, qui se termine brutalement le 12 mai, avec la reddition de l'Afrika Korps toute entière.

Ceux qui n'ont pas eu la chance d'être envoyés en Tunisie sont alors rassemblés en Autriche au sein du Deutsche-Arabische Bataillon Nr 845 qui, à l'automne, est expédié en Grèce afin d'y affronter les partisans communistes de l'Ellinikos Laïkos Apeleftherotikos Stratos (ELAS) au cours d'interminables parties de cache-cache.

A l'automne 1944, le retrait allemand du Péloponèse entraîne également celui des volontaires arabes, lesquels ne sont plus qu'une poignée et échouent finalement en Yougoslavie, où ils vont terminer la guerre près de Zagreb, aux côtés des derniers Croates encore fidèles au Reich.