jeudi 21 janvier 2010

2510 - les nouveaux Chevaliers teutoniques

… en Estonie, où les soldats allemands ont également été accueillis avec enthousiasme, le Reich va, dans un premier temps, se contenter d’administrer le territoire tout en permettant aux Estoniens, dont l’antisémitisme n’est plus à démontrer, de s’engager dans des bataillons de police dont la principale, sinon la seule activité consistera à rassembler puis à massacrer le plus de Juifs possible.

Ces volontaires seront recrutés en priorité parmi les quelque 30 000 partisans, qui depuis 1940, combattaient l’Armée rouge dans les forêts lettones, et qui n’ont pas attendu l’arrivée de la Wehrmacht pour libérer le sud du pays quasiment à eux seuls, tuant 3 000 Soviétiques au passage, et faisant près de 25 000 prisonniers.

Mais à la différence de la Lituanie, l’Estonie présente un atout particulier sur le plan racial, ou plus exactement historique, puisqu’elle fut jadis terre des célèbres Chevaliers teutoniques, ce qui ne peut qu’intéresser un Heinrich Himmler qui a toujours considéré sa SS comme un nouvel ordre de chevalerie germanique.

"Les Estoniens, soulignera-t-il, appartiennent à une des quelques races qui peuvent, après avoir été purgées de quelques éléments, s’intégrer à nous sans causer du mal à notre peuple" (1)

En conséquence, dès le mois de juillet, quelques Estoniens soigneusement sélectionnés sont acceptés à la Waffen-SS. En août de l’année suivante, l’Estonie entre à son tour dans la liste des pays autorisés à lever une "Légion" de volontaires, qui comptera environ 1 500 hommes à la fin de l’année.

En mars 1943, une première conscription envoie quelque 5 000 hommes supplémentaires dans cette Légion, et environ 7 000 dans diverses unités de la Wehrmacht. Un nouvel élan se produit en janvier 1944, lorsque la Légion, promue au rang de 20e Waffen-Grenadier-Division der SS (estnische Nr.1) d’environ 15 000 hommes va s’illustrer, en compagnie de quasiment toute la SS européenne, lors des six mois de campagne de la célèbre Bataille de Narva (2), contre des forces soviétiques largement supérieures en nombre.

Mais comme on ne peut rien contre l’arithmétique, c’est l’Armée rouge qui, à l’automne finit néanmoins par prendre le dessus et par contraindre les survivants lettons à une retraite qui les va les mener jusqu’en Tchécoslovaquie où, en mai 1945, ceux d’entre eux qui n’auront pas eu la chance de déserter et de disparaître seront faits prisonniers par les Soviétiques, et presque tous exécutés.

Même après l’effondrement du Troisième Reich, une résistance larvée à l’Occupation soviétique se poursuivra cependant dans les forêts estoniennes, et ce jusqu’au début des années 1950.

Redevenus citoyens de la République Socialiste Soviétique d’Estonie, et soumis à une intense campagne de déportations et d’exécutions sommaires, les civils estoniens devront quant à eux attendre 1991, et la chute du Mur de Berlin, pour recouvrer l’Indépendance…

(1) Ibid, page 144
(2) Également appelée "bataille des SS européens" en raison des nombreuses nationalités impliquées

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