vendredi 29 janvier 2010

2518 - de Hiwis à Osttruppen

… alors, dès le début de l’automne 1941, les commandants d’unités vont, de leur propre initiative, commencer à recruter des volontaires soviétiques.

Au fil des semaines, de nombreux supplétifs vont ainsi être recrutés à partir des déserteurs et des prisonniers de guerre de l’Armée rouge. On les baptisera du nom de Hilfswilligen, ou "Hiwis", ce qui se traduirait par "auxiliaires volontaires" si le qualificatif de "volontaires" n’était pas fréquemment abusif.

Avant leur capture par l’armée allemande, ces hommes étaient certes fort maltraités et fréquemment envoyés à la boucherie par leurs propres officiers.

Bon nombre d’entre eux faisaient également partie de minorités ethniques ou religieuses que l’URSS méprisait ou réprimait de diverses manières.

Rien d’étonnant dès lors à ce qu’ils se soient vite montrés fort réceptifs aux arguments d’une armée allemande dont l’objectif déclaré était précisément d’abattre l’URSS et le communisme.

Reste qu’au vu de leurs effroyables conditions de détention, la tentation était naturellement grande de vouloir y échapper par tous les moyens possible : s’engager aux côtés des Allemands, c’était sans doute combattre le communisme, les commissaires politiques, la dictature, la répression religieuse ou encore le centralisme moscovite, mais c’était aussi, et surtout, manger à sa faim et échapper à des camps d’internement qui n'étaient en vérité que d’immenses mouroirs.

Mais quelle que soit sa part de volontariat réel, l’expérience Hiwi, menée sans l’assentiment d’Hitler et du Haut-Commandement, cette expérience va en tout cas s’avérer un grand succès, qui va bientôt pousser la Wehrmacht à l’organiser à grande échelle... et à la formaliser avec toute la rigueur et le sérieux germaniques : au printemps 1942, les Hiwis engagés sur le Front de l’Est sont environ 200 000, et bénéficient d’un uniforme allemand, mais aussi de rations alimentaires et même d’une solde quasiment équivalentes à celles des soldats allemands.

A la fin de 1942, ils seront près d'un million. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vont d'ailleurs combattre et mourir à Stalingrad, en compagnie de ces mêmes soldats allemands car, entretemps, le rôle et les missions des Hiwis ont également été considérablement étendus.

Ils ne sont plus seulement manutentionnaires, magasiniers, chauffeurs ou terrassiers, ils ne sont plus seulement des Hiwis, c.-à-d. auxiliaires. : certains d’entre eux - les plus compétents ou les plus motivés - sont devenus des Osttruppen, ou "troupes de l’Est", c-à-d combattants armés et désormais constitués en véritables formations militaires à qui l’on demande maintenant de garder bâtiments et voies ferrées mais surtout, de lutter contre les saboteurs et les partisans communistes, de plus en plus nombreux à l’arrière du Front…

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