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"Tous les dirigeants ou commissaires bolcheviques doivent être immédiatement liquidés" |
C’est l’impossibilité de l’emporter - ou du moins de l’emporter rapidement - en URSS, et donc d’y découvrir à brève échéance cet "espace" où "relocaliser" les millions de Juifs d’Europe qui va, sinon provoquer, du moins précipiter, leur extermination.
Mais des mois avant le déclenchement effectif de l'Opération Barbarossa, Himmler, Heydrich, et tous les hauts responsables militaires savent déjà que cette nouvelle guerre à l'Est s'annonce fondamentalement différente de ce qu'elle a été - et continuera d'être - à l'Ouest.
De fait, dès le 03 mars, le général Jodl, chef du bureau des opérations de l'OKW, donne le ton de cette future campagne, en soulignant d'emblée que "Tous les dirigeants ou commissaires bolcheviques doivent être immédiatement liquidés" (1).
Une perspective qui va clairement à l'encontre de ces "Lois de la Guerre" auxquelles la Wehrmacht s'est pourtant jusqu'ici montrée fort attachée, mais une perspective à laquelle adhère pleinement le feld-maréchal Brauchitsch qui, le 27 mars, devant ses commandants réunis, les informe du fait qu'il "doit être bien clair pour les troupes que le combat sera livré de race à race et se mènera avec la sévérité nécessaire" (2)
Trois jours plus tard, à la Chancellerie du Reich, Hitler livre lui aussi sa propre "vision" de cette future guerre à l'Est...
"Nous devons oublier", déclare-t-il, "la notion de camaraderie entre soldats. Un communiste n'est un camarade ni avant ni après la bataille. C'est une guerre d'anéantissement. (...) Les commissaires et les hommes de la Guepeou sont des criminels et c'est comme tels qu'il faut les traiter (...) Les commandants doivent faire l'effort de surmonter tous leurs scrupules personnels" (3)
(1) Benoît Lemay, "Erich von Manstein, le stratège d'Hitler", page 211
(2) ibid, page 212
(3) ibid, pp 212-213