vendredi 1 juillet 2016

4875 - la thèse et l'antithèse

Heydrich, dans son Messerschmitt 109 personnel, en 1941
… sportif accompli, et redoutable escrimeur, Heydrich est déjà l’antithèse d’Himmler, et l’idéal SS incarné, mais tout cela, ainsi que son rôle de premier plan dans l’appareil répressif nazi, ne suffit manifestement pas à assouvir son goût pour l’action et le danger, ce pourquoi a-t-il fini par embrasser également une carrière d’aviateur à une époque – le milieu des années 1930 – où l’Aviation relève encore d’une activité à très haut risque.

Breveté pilote, il a ensuite réclamé, et obtenu, de pouvoir servir comme mitrailleur-naviguant sur des bombardiers engagés dans la Campagne de Pologne, et l’expérience lui a tellement plu qu’il s’est à présent mis dans la tête… de devenir pilote de chasse au sein de la Luftwaffe !

Un pilote de chasse à temps évidemment fort partiel vu l’ampleur de ses responsabilités au sein du SD, et un pilote de chasse qui, à l’évidence, n’apportera pas grand-chose à l’effort de guerre allemand, mais un pilote de chasse tout de même et surtout avec tous les risques que cela implique puisqu’il se retrouvera blessé à plusieurs reprises lors d’accidents, et même abattu à l’été 1941 derrière les lignes soviétiques, un incident dont il ne se sortira du reste que par miracle et qui lui vaudra par la suite d’être définitivement interdit de vol par Hitler lui-même.

Pilote sans palmarès, mais néanmoins courageux, Heydrich continuera pourtant de voler – bien que fort loin du Front – chaque fois que possible et, en tant que Reichsprotektor de Bohème-Moravie, s’obstinera à ne circuler qu’en voiture découverte, et sans escorte, histoire de montrer à ses sujets qu’il ne les craint en rien, bien inutile bravade qui lui vaudra d’ailleurs, en juin 1942, de périr des suites d’un attentat à la grenade perpétré dans une rue de Prague… 

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