mercredi 27 juillet 2016

4901 - quand s'évanouissent les espoirs de relocalisation

Ce n'était pas prévu au départ, mais tous les chemin pris depuis 1933 finiraient ici...
... la Shoah, le génocide de millions de Juifs, n'est donc pas une décision mûrement réfléchie, élaborée en petit comité, et en un instant bien précis : c'est au contraire le résultat chaotique d'une infernale et interminable succession d'initiatives maladroites, prises sur le terrain par quantités de gens, mais ayant toutes fini par déboucher, et même par provoquer, des d'impasses de plus en plus inextricables.

En parfait nazi, Himmler voulait lui aussi "que les Juifs fichent le camp d'Allemagne", mais il n'avait jamais pensé les expédier tous, femmes et enfants compris, dans des chambres à gaz.

Pendant des années, le Reichsführer n'avait en effet rien envisagé d'autre qu'une simple "relocalisation" des Juifs le plus loin possible des frontières du Reich, une "relocalisation" certes forcée et, à mesure que se fermaient les opportunités offertes par les pays limitrophes, de plus en plus brutale, donc coûteuse en vies humaines, mais une "relocalisation" qui excluait en tout cas le génocide au sens strict.

Mais à chaque nouvelle conquête, le Reich ne s'est hélas pas contenté d'agrandir son "espace vital" : il a également considérablement accru le nombre de Juifs à "relocaliser" et, en conséquence, rendu cette "relocalisation" de plus en plus illusoire, ne laissant plus au final que l'option de l'extermination pure et dure.

Et cette extermination des Juifs, impossible à concevoir en 1920, et même en 1933, est à présent d'autant plus envisageable que déjà pratiquée à grande échelle sur les handicapés et malades mentaux allemands. 

Bientôt, quand la situation dans les ghettos sera devenue intenable, et que s'évanouira le dernier espoir de trouver un "espace" où "relocaliser" les Juifs, elle s'imposera d'elle-même comme une évidence...

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