dimanche 6 octobre 2024

8065 - la satisfaction

B-29 bombardant Osaka, 01 juin 1945
... toutefois, et à la surprise des équipages de B-29, certaines villes a priori cibles évidentes se retrouvent mystérieusement rayées non pas de la carte, mais bien de la liste des objectifs à bombarder.

C’est en particulier le cas de Kyoto, ancienne capitale de l’Empire, dont on apprendra bien plus tard qu’elle doit son salut, et celui de ses habitants, à l’intervention personnelle d’Henry Stimson, Secrétaire à la Guerre,... qui y a autrefois passé sa lune de miel, et qui a manifestement conservé un souvenir ému à la fois de cet évènement mais aussi de la ville elle-même !

Mais c’est également le cas de Hiroshima et Nagasaki,... que l’on a volontairement mis de côté pour une autre occasion,... et une toute autre démonstration de force !

Aux États-Unis, chacun de ces raids, qu’il faut bien appeler de Terreur, est en tout cas favorablement accueilli par la Presse et l’opinion publique : après des mois et des mois de déconvenues, les B-29 semblent enfin justifier le coût astronomique de leur conception, de leur construction et de leur déploiement.

Et cette satisfaction se répercute naturellement sur le moral des équipages qui, jour après jour, continuent d'embarquer dans ces mastodontes pour un vol d’une quinzaine d’heures.

Le risque d’être abattu ou alors victime d’un accident n’a certes pas totalement disparus, mais au moins paraît-il à présent justifié par les résultats obtenus.

Au demeurant, le fait d’abandonner le bombardement à haute altitude a également eu un impact favorable sur la fiabilité des appareils, et en particulier sur celle de leurs moteurs, désormais beaucoup moins sollicités, tandis que la menace de la chasse japonaise s’est pour ainsi dire évanouie, tant les pilotes nippons brillent désormais par leur absence ou, lorsqu’ils se manifestent, ne semblent pas savoir comment s’y prendre pour abattre un pareil monstre, sauf peut-être, et à plusieurs occasions, en recourant à l’abordage volontaire !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Intéressante photo, qui vient bien à l'appui du texte: Les premières séries de B29 se distinguaient par une fiabilité douteuse de leurs moteurs Wright Duplex cyclone . 247 B29 ont été perdus au dessus du japon suite à des pannes et incendies de moteurs contre 147 sur attaque des chasseurs japonais ...le carter du moteur était en magnésium (qui brûle furieusement et est impossible à éteindre , voir les anciens flashes photo à poudre de magnésium, un feu d'essence sur ce genre de moteur était un crash plus que probable) . L'augmentation des puissances par récupération des gaz d'échappement entraînant une turbine (système turbo compound) était un délire d'ingénieur , efficace mais ultra-complexe un cauchemar d'entretien pour les mécanos de terrain. Les avions civils Constellation, équipés des mêmes moteurs en version poussée avaient les pires ennuis malgré une maintenance maniaque au point d'être ironiquement surnommés "le meilleur TRI-MOTEUR du monde" (voir le sauvetage miraculeux du Constellation d'Air-France piloté par le vétéran Charles Lechevallier après avoir perdu un premier moteur par incendie du réducteur , (passage de l'hélice en drapeau impossible), puis le second -sur la même aile, une horreur de dissymétrie, lorsque l'hélice folle , une fois détachée est venu massacrer le moteur voisin (heureusement en épargnant le fuselage) .

Sur cette photo on voit très bien que le moteur tribord intérieur n'est pas au mieux de sa forme avec ce placard de suie huileuse noirâtre sur le dessus de l'aile.