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| Pluie de bombes incendiaires sur Kobe, 04 juin 1945 |
... ironiquement, les chasseurs d’escorte P-51, pourtant réclamés à corps et à cris pendant des mois par les équipages des bombardiers, et qui ont commencé à faire leur apparition après la conquête d’Iwo-Jima, le 26 mars, n’apportent pas grand chose,… vu la quasi-absence d’avions japonais dans le Ciel !
LeMay avait raison : à condition d’être employés "à la britannique", les B-29 peuvent bel et bien obtenir au-dessus du Japon des résultats qui surclassent de loin ceux des Halifax et autres Lancaster en Europe, et ce à un coût humain et matériel infiniment moindre, vu l’état des défenses japonaises qui, loin de se renforcer, ne font au contraire que s’affaiblir au fil des semaines, au point de bientôt autoriser les bombardements à basse altitude même en plein jour !
Le 25 avril, LeMay a d’ailleurs exprimé à Arnold sa profonde conviction que "la phase actuelle de la guerre contre le Japon offre enfin à l’aviation l’occasion de montrer la puissance de l’arme aérienne stratégique. J’estime que, pour la première fois, le bombardement stratégique affronte une situation où sa force à la mesure de l’immense tâche à accomplir" (1)
Dit autrement, la Prophétie de Douhet semble bel et bien enfin sur le point de se réaliser, ce que confirme Arnold lui-même, qui va jusqu’à affirmer publiquement que, grâce aux bombardements, le Japon sera totalement à genoux et incapable de se défendre d’ici l’automne, ce qui, dès lors, rendra inutile tout débarquement.
Sans surprise, les chefs de l’Armée de Terre et de la Navy ne partagent pas du tout ce bel optimisme et continuent au contraire d’insister sur la nécessité d’un tel débarquement.
Ironiquement, alors que son horizon est à présent dégagé, et ses pertes désormais largement inférieures à 1% des appareils engagés à chaque mission, le 21ème BG se retrouve maintenant face à une menace inattendue...
... le manque de cibles
(1) Fana de l’Aviation, op cit, page 25
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