mardi 20 février 2024

7836 - "jusqu’à la Victoire finale"

La Cathédrale de Cologne, après la guerre, avec, à l'avant-plan, le pont ferroviaire effondré
... après ces Raids de Terreur - parce qu’il faut bien appeler un chat, un chat - on aimerait pouvoir écrire que Cologne, Essen et Brème en sont à présent quitte avec les bombardements.

Mais ce ne sera évidement pas le cas, puisque ces trois villes auront encore à subir des centaines d’attaques jusqu’à la Capitulation allemande, des attaques tantôt menées par un unique bombardier isolé, tantôt par des formations réunissant jusqu’à un millier d’appareils !

A leur entrée dans Cologne, en mars 1945, les soldats américains découvriront d’ailleurs une ville rasée à 95%,... avec seulement une cathédrale, néanmoins endommagée, se dressant encore fièrement au milieu des décombres de ce qui était autre fois une ville d’Art et de Patrimoine.

Car - mais faut-il vraiment s’en étonner après l’échec allemand sur Londres, Coventry, Birmingham et tant de villes anglaises - si ces trois raids Millenium ont effectivement frappé - dans tous les sens du terme - les esprits de la population allemande, et même poussé plus de 100 000 habitants de Cologne à quitter la ville pour s’en aller chercher refuge ailleurs (!), ils n’ont en revanche nullement démoralisé la dite population, et encore moins convaincu celle-ci de se rebeller contre le régime nazi qui, pour les raisons que nous avons précédemment évoqué, va au contraire sortir renforcé de cette épreuve et plus que jamais décidé non seulement à prendre sa revanche, mais aussi à poursuivre la guerre "jusqu’à la Victoire finale" !

La production industrielle n’ayant quant à elle quasiment pas été touchée, on peut alors se demander pourquoi, dans ces conditions, Britanniques et, bientôt, Américains, vont encore s’acharner, et pendant près de trois ans (!), à bombarder des villes qui, depuis longtemps, ne sont plus que des montagnes de ruines.

Et la seule réponse qui s’impose est toujours la même...

... parce qu’il faut bien faire quelque chose et qu’on ne sait rien faire d’autre...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Pour les américains, un objectif important de ces campagnes était l'épuisement de la Luftwaffe de sorte qu'elle ne puisse plus constituer un obstacle au bon déroulement de l'inévitable opération amphibie.

Anonyme a dit...

Pour comprendre pourquoi les bombardements anglo américains n'ont pas eu l'effet désiré, il faut se reporter aux mémoires d'Albert Speer, qui d'architecte fétiche du régime nazi était devenu le super ministre des armements et des fortifications(en remplacement de Todt mort dans le crash de son Junkers 52 dans des circonstances assez peu claires, surtout pour les complotistes).

Speer était un très compétent super-technocrate doublé d'un infatigable sportif (ce qui ne l'empêcha pas de faire un "burn out")

Avec un mélange d'ingéniosité et de rigueur organisationnelle (très germanique) il réussit à faire déménager les usines d'armement dans des tunnels , des bunkers, des mines...alors même que les villes industrielles étaient aplaties et réduites en cendres par les bombardiers de Harris...

La production d'armes ne cessa d'augmenter jusque à fin 1944...mais cet exploit est l'arbre qui cache la forêt: Epuisement total de la population civile, perte de qualité des armes, arrêt de la Recherche -Développement (donc production d'armes peu efficaces) ,recours au travail forcé (le STO en France, qui détermina beaucoup d'engagements dans les maquis de la Résistance...et sabotages sur les lignes de production) travail concentrationnaire (l'atroce usine de V2 de Dora dans les tunnels du Harz)...

L'effet des bombardements finit par se faire sentir en 1945 (fléchissement de la production) mais à cette époque il y avait bien longtemps que les villes étaient rasées à triple zéro.