 |
| Le Bomber Stream : un maximum d'avions au même cap, même vitesse, même altitude |
... mais pour comprendre la logique du "Raid de Mille", il faut remonter quelques semaines en arrière et s'intéresser à la théorie du "Bomber Stream", c-à-d du "Flux de bombardiers", que les analystes britanniques, après avoir longuement épluché les statistiques de pertes des mois précédents, et analysé le dispositif défensif allemand connu sous le nom de "Ligne Kammhuber" viennent tout juste d’élaborer.
Schématiquement, l’idée consiste à rompre avec la tradition bien établie, et chez tous les belligérants, des vagues d’attaque surgissant sur un même objectif à des moments et depuis des caps différents, et ce en envoyant cette fois exactement sur le même cap, et exactement à la même vitesse, un très grand nombre de bombardiers à peine séparés, autant en hauteur qu’en profondeur, par la distance juste suffisante pour éviter les collisions.
La chasse de nuit allemande ne pouvant matériellement gérer qu’un nombre bien déterminé d’interceptions par heure, et la Flak étant également limitée par le nombre et la cadence de tir de ses canons, on pourra ainsi saturer les défenses, et dès lors minimiser les pertes.
Mais pour qu’un tel flux continu d’appareils puisse fonctionner, deux choses sont absolument essentielles.
La première, et la plus évidente, est la discipline absolue dont devront faire preuve les pilotes de chaque appareil, a fortiori dans la nuit noire : que l’un d’eux vienne en effet à voler plus vite, ou au contraire plus lentement, que prévu, et plus haut, ou au contraire plus bas, que prévu, et c’est la collision quasi-assurée et la perte d’au moins deux avions,... sans que la chasse allemande ait eu à tirer le moindre obus !
La seconde est d’expédier, sur un seul et même objectif, un nombre d’avions si important qu’il ne pourra que submerger tous les chasseurs que la Luftwaffe est susceptible de dresser sur leur passage.
Mais de combien d’avions parle-t-on au juste ?
Schématiquement, l’idée consiste à rompre avec la tradition bien établie, et chez tous les belligérants, des vagues d’attaque surgissant sur un même objectif à des moments et depuis des caps différents, et ce en envoyant cette fois exactement sur le même cap, et exactement à la même vitesse, un très grand nombre de bombardiers à peine séparés, autant en hauteur qu’en profondeur, par la distance juste suffisante pour éviter les collisions.
La chasse de nuit allemande ne pouvant matériellement gérer qu’un nombre bien déterminé d’interceptions par heure, et la Flak étant également limitée par le nombre et la cadence de tir de ses canons, on pourra ainsi saturer les défenses, et dès lors minimiser les pertes.
Mais pour qu’un tel flux continu d’appareils puisse fonctionner, deux choses sont absolument essentielles.
La première, et la plus évidente, est la discipline absolue dont devront faire preuve les pilotes de chaque appareil, a fortiori dans la nuit noire : que l’un d’eux vienne en effet à voler plus vite, ou au contraire plus lentement, que prévu, et plus haut, ou au contraire plus bas, que prévu, et c’est la collision quasi-assurée et la perte d’au moins deux avions,... sans que la chasse allemande ait eu à tirer le moindre obus !
La seconde est d’expédier, sur un seul et même objectif, un nombre d’avions si important qu’il ne pourra que submerger tous les chasseurs que la Luftwaffe est susceptible de dresser sur leur passage.
Mais de combien d’avions parle-t-on au juste ?
1 commentaire:
Bonjour!
Excellent blog...il faut peut-être préciser que la tactique du Bomber stream découle directement de ce que les anglais (en premier lieu les crânes d'oeuf de l'équipe de RV Jones) avaient fini par comprendre de l'organisation des radars et des défenses avancées allemandes: La Ligne Kammhuber était un immense ruban , façon mètre de couturière, orienté grosso modo Nord - sud allant des Pays bas au sud de la France.
Ce ruban était divisé en grands carrés de +ou- 30 Km de côté , chaque carré étant équipé de façon identique: un radar à longue portée Freya, 3 radars à courte portée Wurtzburg (antenne parabolique) quelques chasseurs de nuits, des projecteurs et une baraque de commandement en T avec des "souris grises" (auxiliaires féminines allemandes) assurant les liaisons radio et le pointage des bombardiers anglais et des chasseurs de nuit allemands...faute d'un écran cathodique PPL, un système compliqué nommé Kammhuber Kino (le cinoche de Kammhuber).
Chaque carré ayant une capacité d'"intervention limitée (quelques avions) RV Jones (qui avait parfaitement compris le fonctionnement de la Ligne Kammhuber grâce aux informations des résistants français et belges) recommanda de faire passer tous les avions , en flux serré à travers un seul carré de la ligne Kammhuber.
La tactique Zahme Sau (truie domestique) décrivait la situation des chasseurs de nuit rattachés à un PC dans chaque carré de la ligne de radars et s'opposait à la tactique Wilde Sau (Truie sauvage!) prônée par le pilote de chasse Hajo Hermann, dans laquelle les chasseurs avaient plus d'initiative de manoeuvre
Publier un commentaire