samedi 19 août 2023

7661 - "juste bon à fabriquer une grande quantité de voitures"

Les Liberty Ship : on ne peut rien contre l'Arithmétique...
... impossible néanmoins de ne pas évoquer ici, et ne serait-ce que fort brièvement, le problème fondamental, et malheureusement insoluble, auquel sont à présent confrontés les sous-mariniers allemands.

La capacité de production américaine.

Avant-guerre, Hitler et bon nombre de dirigeants du Reich n'avaient que mépris pour les États-Unis, qu'ils considéraient comme un pays "juste bon à fabriquer une grande quantité de voitures", en oubliant un peu vite qu'un pays qui fabrique aujourd'hui des automobiles en quantités énormes est parfaitement capable, demain, et si le besoin s'en fait sentir, de fabriquer des tanks, des avions ou encore des navires de guerre en quantités presque aussi impressionnantes, et donc de devenir ainsi "l'Arsenal des Démocraties" souhaité par le Président Roosevelt.

De l'entrée en guerre des États-Unis à la Capitulation japonaise, donc en moins de quatre ans, les chantiers navals américains, agissant dans le cadre de l'Emergency Shipbuilding Program et sous la houlette de l'industriel Henry J. Kaiser, qui va imposer à la fois la fabrication en série et la préfabrication, vont ainsi lancer plus de 3 200 Liberty et Victory Ship, c-à-d une moyenne de... deux cargos par jour !

Ces navires, bien sûr, ne prendront pas tous le chemin de l'Atlantique ou de l'Arctique, où les attendent les U-boot, mais on ne peut rien contre l'arithmétique et un pays capable de fabriquer et de mettre en service des cargos plus rapidement qu'on n'est, et ne sera jamais, en mesure de les couler, a fortiori lorsqu'on est soi-même devenu,  en cette année décisive de 1943, davantage chassé que chasseur...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour, et compliments pour le blog...
Hitler ne connaissait pas grand chose à la mer mais l'avertissement était sur le mur depuis la 1° guerre mondiale: Les USA avaient construit en 14 - 18 pas moins de 279 destroyers lancés en à peine plus de deux ans : c'étaient les flush deck / Four stackers (Pont plat-4 cheminées plus correctement les classe Wickes et Clemson) Fort peu utilisés pendant la 1° GM ils furent mis en réserve ("flotte de la naphtaline") et furent réutilisés pendant la seconde (avec pas mal de déboires , l'hivernage des bateaux ayant été mal fait)...Une petite dizaine avait été perdue lors du désastre de Honda Point, suite à une erreur de navigation en plein brouillard. Pendant la seconde GM L'angleterre aux abois en négocia une cinquantaine contre la cession à bail des bases navales des Bermudes et eut les pires ennuis avec (comme évoqué dans le livre de Monsarrat "mer cruelle"), en sacrifièrent un comme une sorte de super torpille pour détruire le Dock Joubert de St Nazaire où aurait pu caréner le Tirpitz et les américains les reconvertirent en dragueurs de mines ou autres ravitailleurs d'hydravions au pacifique (CF "Ouragan sur le Caine de Herman Wouk)

Anonyme a dit...

Bonjour! Toujours intéressant , ce blog

Il y a quelque chose de méprisant dans le "juste bon à fabriquer une grande quantité de voitures" , genre, ces américains amollis dans les délices de Capoue de ce qu'on n'appelait pas encore société de consommation...nous peuple guerrier avons la dureté des combattants spartiates (alliée à la mentalité d'un petit bourgeois "à la Bidermeier" et à un dangereux romantisme héroïsant à la Wagner)

Mais dans ce cas pourquoi lancer le programme de la KdF Wagen (autrement dit la Coccinelle Volkswagen, voiture du peuple qu'on prévoit de lancer à des millions d'exemplaires et à des prix irréalistes , à travers un programme de financement par l'épargne populaire qui d'ailleurs s'avérera être une arnaque???)

Insondable écart entre principe de la réalité et visions de propagande...curieusement les Italiens (Fiat et leur génial ingénieur Dante Giacosa, qui connaît très bien le Taylorisme et le Fordisme) ont eu une longueur d'avance et plus de réalisme besogneux en lançant la modeste mais géniale Fiat Topolino , la toute première 500 , dans la foulée de la Balilla...