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| Le Tirpitz, en octobre 1943, toujours aussi inutile... |
En revanche, leur seule présence en Norvège suffit dit-il à immobiliser d'importants moyens navals et aéronavals britanniques, lesquels seraient immédiatement redéployés en Méditerranée et dans le Pacifique - soit en des endroits bien plus vitaux pour le Reich et le Pacte Tripartite - si on décidait de ferrailler les derniers cuirassés et croiseurs de la Kriegsmarine.
Et bien qu'à contrecœur, Hitler va finir par se rallier à cet argument, en sorte que plusieurs bâtiments en principe promis au chalumeau des démolisseurs vont continuer à rouiller paisiblement dans un fjord éloigné,... à commencer bien sûr par le plus célèbre et le plus puissant d'entre eux,... le cuirassé Tirpitz
En mars 1943, le dit Tirpitz va même être rejoint dans son fjord par le croiseur de bataille Scharnhorst, enfin remis des dommages qu'il avait subi lors de sa traversée de La Manche en février de l'année précédente, et qui - mais n'anticipons pas - finira pour sa part par reprendre la mer afin de s'en prendre à un nouveau convoi allié dans l'Arctique.
Et malgré sa calamiteuse performance contre le JW51B, le Panzerschiff Lützow va également demeurer en Norvège jusqu'en septembre, lorsque d'insondables problèmes avec ses diesel forceront finalement son retour dans un chantier naval allemand, dont il n'émergera qu'en janvier 1944 pour servir... de navire-école en Baltique !
Gravement endommagé par des bombardements britanniques dans le Kaiserfahrt (1) en avril 1945, le Lützow sera ensuite utilisé comme batterie flottante contre l’Armée rouge, avant d'être sabordé par son équipage le 4 mai.
Mais ceci est une autre Histoire...
(1) aujourd’hui Kanal Piastowski, Pologne

1 commentaire:
Bonjour!
L'infériorité de la flotte de surface allemande était bien plus nette durant la 2° GM que durant la première (les effets des traités de Versailles et de Washington)et à cette époque (crépuscule des gros canons et aube des porte-avions) c'est le nombre qui compte (à vitesse , puissance de feu et protection comparables).
Au Jutland , les Allemands avaient obtenu une victoire tactique grâce à l'excellence des navires et au fighting spirit des amiraux Scheer et Hipper mais la victoire stratégique et la maîtrise des mers étaient restés à l'Angleterre
La kriegsmarine avait mis sur pied un plan Kolossal de constructions navales mais ce plan (dit plan Z) était un cas caricatural des "yeux plus gros que le ventre" quasiment impossible à financer...comme en témoigne l'avbandon de la construction (à 80% d'achèvement) du porte avions allemand Graf Zeppelin
L'arme sous marine était la composante la plus efficace...mais en 1939, on l'oublie souvent, la flotte sous marine allemande était relativement réduite...ce n'est que par la suite , avec le même genre de standardisation/production en série que Kaiser et ses Liberty ships que les U booten deviendront le fléau atlantique que l'on sait...
Le contournement du problème aurait pu être aérien: Les allemands avaient prévu d'énormes planeurs de transport , les Messerschmitt Gigant qui auraient pu amener des troupes d'élite en Angleterre pour l'opération Seelowe...et curieusement Harry Kaiser en Amérique s'était associé au très fantasque milliardaire Howard Hugues pour produire un hydravion géant (le Hercule ou Spruce Goose) transporteur de troupes , au cas où la bataille de l'Atlantique aurait tourné au vinaigre pour les alliés...mais là c'était encore trop tôt...
On assiste là à un classique de la stratégie dans l'histoire de la guerre navale (Cf L'amiral français Aube et sa "Jeune école" qui mettait (vers 1900) le paquet sur une "poussière navale" de sous marins torpilleurs rapides et fragiles qui déclencheront une course à l'armement sous forme de contre-torpilleurs (ou destroyers) de plus en plus gros et de navires destinés à chasser les sous marins.
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