vendredi 11 août 2023

7653 - le successeur tout désigné

Dönitz et Hitler, ou l'évidente complicité
… 30 janvier 1943

Bien que très remonté contre la Kriegsmarine et son personnel, Hitler n’a pourtant pas l’intention de poursuivre de sa vindicte un grand-amiral qu’il vient pourtant d’agonir d’insultes.

En effet, et contrairement à Staline, qui fait systématiquement emprisonner et même fusiller les chefs militaires qui ont failli ou n’ont simplement plus l’heur de lui plaire, le Führer se contente pour sa part, et depuis le début de la guerre, d’accepter leur démission, ou de les mettre "en disponibilité", quitte à les reprendre quelques semaines ou quelques mois plus tard !

Erich Raeder pourra donc paisiblement jouir de sa retraite, et même de sa pleine solde, jusqu’à la fin de la guerre.... et un Tribunal de Nuremberg qui, le 1er octobre 1946, le condamnera à l’emprisonnement à perpétuité pour Complot, Crimes contre la Paix et Crimes de Guerre (1)

Et pour lui succéder, le nom de Karl Dönitz s’impose de lui-même : l’intéressé est en effet un nazi convaincu, qui succédera d'ailleurs brièvement à Hitler après le suicide de celui-ci, mais c'est aussi, et surtout, le chef de la flotte sous-marine, c.-à-d. de la seule composante de la Kriegsmarine qui trouve encore grâce aux yeux du Führer, car la seule qui, depuis le début de la guerre, n’a cessé d’accumuler les succès contre le trafic maritime ennemi.

Mais bien qu’il soit grand partisan des U-boot, Dönitz n’a cependant pas l’intention, comme l’exige pourtant Hitler, d’envoyer les derniers grands navires du Reich à la ferraille.

Mais alors, quel rôle leur donner ?

(1) Erich Raeder sera néanmoins libéré pour raisons médicales en septembre 1955 et s’éteindra à Kiel le 6 novembre 1960

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