jeudi 13 octobre 2022

7351 - terra incognita

Marines, pataugeant dans leur camp inondé par la pluie, Guadalcanal, 1944
... et puis, et peut-être surtout, il y a, dans les deux camps, la méconnaissance quasi-totale du terrain où l'on est tout de même supposé se battre !

Avant-guerre, Guadalcanal était pour ainsi dire une terra incognita, une terre inconnue, qui, comme tant d'autres dans le Pacifique, n'intéressait personne et n'était par conséquent que fort peu documentée.

Comme les populations indigènes, par ailleurs misérables et peu nombreuses, n'étaient établies que le long du littoral, où se trouvaient également les quelques plantations dirigées par de rares Occidentaux, les cartes, lorsqu'elles existaient, se limitaient quasiment au tracé des côtes, un tracé par ailleurs très approximatif et entaché de nombreuses erreurs, et qui laissait l'intérieur des terres dans un néant presque total.
 
Qu'ils soient Américains ou Japonais, les soldats, mais aussi leurs État-majors respectifs, ignorent donc à peu près tout de l'endroit où ils vont devoir combattre et dont ils n'apprendront en définitive l'existence que peu de temps avant d'y débarquer.

Plus que l'adversaire, c'est donc la Nature elle-même, avec ses pièges, sa flore, sa faune et surtout ses insectes, qu'ils vont devoir affronter et tenter d'apprivoiser !

La Nature,... mais aussi le climat tropical, avec une température moyenne de 30 degrés, un taux d'humidité moyen de 80%, et surtout une pluviométrie infernale, qui atteint 5 600mm par an, soit sept fois plus qu'en Belgique ou en Irlande, pays pourtant réputés pour leur pluie !

Une Nature et un Climat qui, on s'en doute, ne leur feront aucun cadeau...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog, Les anglo-saxons et en particulier les américains avaient (et ont encore) une peur bleue des maladies et des microbes/virus et autres parasites.

La malaria a fait l' objet de dessins animés (le calamiteux Soldat SNAFU ) aux prises avec une moustique géant nommé suivant les cas Malaria Mike ou Anzio Annie, du nom des canons géants qui clouèrent au sol les GI's débarqués à Anzio) .

En Corse (la plaine orientale était marécageuse) , le montage de gigantesques pistes d'atterrissage en tôles trouées "marston" a été précédé par un épandage ultra massif de DDT avec des escadrilles entière sde petits avions Piper ou Stinson grées en "crop duster"...
Avec l'extrême orient tropical le problème est encore bien pire, le climat en question étant le paradis des bestioles ailées et piquantes , des serpents venimeux et des parasites gratteurs et piqueurs.

C'est d'autant plus ennuyeux que les Boys , habitués à un haut niveau d'hygiène, et à une éradication préventive des microbes, n'ont pas du tout développé de résistance immunitaire à ces calamités, contrairement aux populations locales

D Furtif a dit...

Bonjour D'Iberville
Je manque de mot pour vous dire mon admiration et les remerciements pour la richesse et la qualité de votre travail.
.
Êtes vous un parent du d'IBERVILLE qui le 13 octobre 1694 : commanda la prise du fort Nelson (actuel Canada – Manitoba).
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Le Furtif ( j'ai souvent pillé votre blog au profit du mien )

Diberville a dit...

Non, aucun lien de parenté hélas, mais j'ai beaucoup regardé la série télé quand j'étaus enfant ;-)