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| Tchang Kaï-chek, en 1943, et en uniforme d'apparat. Le mauvais cheval... |
… bien que chef d’État-major de l’armée de Tchang Kaï-chek, Stilwell n’hésite pas, en privé, à qualifier celui-ci de "peanut", d’homme "qui a un très petit cerveau", et ne nourrit aucune illusion sur le talent militaire du généralissime… et encore moins sur son insatiable appétit pour l’aide américaine et l’argent américain !
Il faut dire qu’avant de lancer quelque offensive que ce soit contre les Japonais - ces Japonais qui ont tout de même envahi leur pays et qui, jour après jour, tuent leurs compatriotes ! - Tchang, mais aussi ses ministres et généraux, réclament toujours plus d’armes américaines et plus de dollars américains,… tout en n’hésitant pas à utiliser prioritairement les premières contre les communistes de Mao, et les seconds pour leur propre et inévitable enrichissement personnel !
Stilwell, l’État-major, le gouvernement américain, et le Président Roosevelt lui-même, sont parfaitement au courant de la situation et du fait qu’avec Tchang, ils ont bel et bien misé, et continuent de miser, sur le mauvais cheval, seulement voilà : malgré tous leurs défauts, Tchang et son épouse protestante, Song Meiling, sont extrêmement populaires au sein de la diaspora chinoise d’Amérique,… mais aussi auprès du magnat de la presse Henry Luce, né en Chine d’une famille de missionnaires presbytériens américains, membre du parti Républicain, profondément anticommuniste, propriétaire, entre autres journaux, des très influents Time et Life magazines, et qui, depuis maintenant près de deux décennies, fait bruyamment campagne en faveur de Tchang (1) et contre Mao, et continuera de le faire même après la victoire définitive du second et l’exil forcé du premier sur l’île de Taïwan, en décembre 1949 (2)
Si Tchang et ses nationalistes sont donc assurés d’accaparer l’aide américaine jusqu'à la fin du conflit, des accords facilitant notamment la récupération des pilotes américains abattus au-dessus des zones opérées par la résistance communiste, ou permettant l’installation, dans les zones contrôlées par cette même résistance, de petites stations météo destinées aux futurs raids de bombardiers B-29 - nous y reviendrons - ont néanmoins été conclus avec Mao (3), lequel ne demanderait sans doute pas mieux d’en faire plus,… et évidemment d’en recevoir davantage (!), mais, faute de réelle volonté politique américaine, ces accords sont condamnés à demeurer purement marginaux, au détriment, dans l’immédiat, de l’effort de guerre commun et, pour l’avenir, des relations sino-américaines…
(1) en 1937, le prix de la Personnalité de l’Année de Time magazine sera d’ailleurs décerné à Tchang et à son épouse
(2) un mémorial à la famille Luce sera d’ailleurs inauguré à Taïwan en 1963
(3) ainsi qu’au même moment, et pour des raisons analogues, avec Ho-Chi-Minh et la résistance communiste vietnamienne
Il faut dire qu’avant de lancer quelque offensive que ce soit contre les Japonais - ces Japonais qui ont tout de même envahi leur pays et qui, jour après jour, tuent leurs compatriotes ! - Tchang, mais aussi ses ministres et généraux, réclament toujours plus d’armes américaines et plus de dollars américains,… tout en n’hésitant pas à utiliser prioritairement les premières contre les communistes de Mao, et les seconds pour leur propre et inévitable enrichissement personnel !
Stilwell, l’État-major, le gouvernement américain, et le Président Roosevelt lui-même, sont parfaitement au courant de la situation et du fait qu’avec Tchang, ils ont bel et bien misé, et continuent de miser, sur le mauvais cheval, seulement voilà : malgré tous leurs défauts, Tchang et son épouse protestante, Song Meiling, sont extrêmement populaires au sein de la diaspora chinoise d’Amérique,… mais aussi auprès du magnat de la presse Henry Luce, né en Chine d’une famille de missionnaires presbytériens américains, membre du parti Républicain, profondément anticommuniste, propriétaire, entre autres journaux, des très influents Time et Life magazines, et qui, depuis maintenant près de deux décennies, fait bruyamment campagne en faveur de Tchang (1) et contre Mao, et continuera de le faire même après la victoire définitive du second et l’exil forcé du premier sur l’île de Taïwan, en décembre 1949 (2)
Si Tchang et ses nationalistes sont donc assurés d’accaparer l’aide américaine jusqu'à la fin du conflit, des accords facilitant notamment la récupération des pilotes américains abattus au-dessus des zones opérées par la résistance communiste, ou permettant l’installation, dans les zones contrôlées par cette même résistance, de petites stations météo destinées aux futurs raids de bombardiers B-29 - nous y reviendrons - ont néanmoins été conclus avec Mao (3), lequel ne demanderait sans doute pas mieux d’en faire plus,… et évidemment d’en recevoir davantage (!), mais, faute de réelle volonté politique américaine, ces accords sont condamnés à demeurer purement marginaux, au détriment, dans l’immédiat, de l’effort de guerre commun et, pour l’avenir, des relations sino-américaines…
(1) en 1937, le prix de la Personnalité de l’Année de Time magazine sera d’ailleurs décerné à Tchang et à son épouse
(2) un mémorial à la famille Luce sera d’ailleurs inauguré à Taïwan en 1963
(3) ainsi qu’au même moment, et pour des raisons analogues, avec Ho-Chi-Minh et la résistance communiste vietnamienne

2 commentaires:
Toute ressemblance avec un pays d'Asie centrale en 2021 serait purement fortuite
Dans cette histoire , il y a deux couples au sein desquels l'épouse est une femme d'influence et dans une certaine mesure "porte la culotte" comme on dit vulgairement.
Vous avez évoqué le coupe Tchang-Kaï Chek / Soon Mei-ling mais le couple formé par Tycoon de la presse new-yorkaise Henry Luce et sa glamourissime épouse Clare Booth Luce n'est pas mal non plus :
Bien que Henry Luce ne soit en aucun cas un homme faible (c'est un redoutable self made man qui a fait une méga fortune et est devenu un poids lourd du secteur (et un ennemi politique de Roosevelt) il est fasciné par sa très allurée et très mondaine épouse , originaire d'un milieu artistique "branché", divorcée d'un autre milliardaire ,et par ailleurs très anticommuniste.
La dame a du tempérament , des amants (dont le sénateur Joseph Kennedy et le pilote écrivain Roald Dahl qui, récemment invalidé pour ses blessures, séjourne à New York comme attaché d'ambassade et tente d'influencer les USA encore neutres pour soutenir la cause britannique)...Il a été amicalement invité à courtiser la dame (de treize ans son ainée) histoire de servir la cause britannique, mais ce grand gaillard sportif taillé en joueur de rugby avouera plus tard que les exigences physiques de la dame sont à la limite de son énergie corporelle....(c'est rapporté dans le Wikipédia anglais...).
Clare Booth Luce qui se convertira au catholicisme en 1946 (elle a vécu un drame, la perte de sa fille unique dans un accident d'auto) se mêle beaucoup des affaires de son mari, de la politique et ne se contente pas de diriger le magazine féminin possédé par son mari (le célèbre Vanity Fair)...Elle se mèle de politique, est élue à la Chambre des Représentants en 1942 (républicaine et belliciste), joue les "grand reporters lorsqu'elle accompagne son tycoon de mari en Chine, critique ouvertement le général anglais Auchinleck (il sera viré par Churchill quelques mois plus tard)et sera après guerre ambassadrice en Italie et s'agitera beaucoup pour inciter les catholiques américains(traditionnellement démocrates à voter pour le Républicain et ancien général "Ike " Eisenhower...
Bref de quoi donner raison aux universitaires qui parlent du "matriarcat américain" ...et c'est moins drôle que le personnage de sénatrice américaine jouée par Jean Arthur dans le film de Billy Wilder "La scandaleuse de Berlin" où elle donne la réplique à Marlène Dietrich.
D'après ce que rapportent les chroniques Madame Clare Luce et Madame Soon mei ling s'entendaient comme larron(ne)s en foire et même après la prise de pouvoir de Mao en Chine continentale et l'exil de Tchang Kai Ckeck à Formose, elle s'agitera beaucoup pour que les USA interviennent en Chine
Pour mémoire Mac Arthur poussait dans le même sens tout comme le très va-t'en-guerre général d'aviation Curtis Le May, très pressé d'atomiser la Chine et la Corée (le modèle du général "Turgidson" dans le film "Docteur Folamour")
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