5067 - "au nom du Führer"

Pour sauver sa vie, le général Fromm fit exécuter les conjurés du 20 juillet séance tenante

... au fil des années, ceux qui complotaient contre le Führer s'étaient toujours heurtés au même problème : où trouver un chef suffisamment connu et respecté par l'Armée et la population pour être en mesure d'incarner une nouvelle légitimité advenant le renversement ou l'assassinat d'Hitler.

Dans la soirée du 20 juillet 1944, chacun a désormais compris que le Führer en toujours en vie, que la conjuration n'offre aucune alternative crédible,... et aussi qu'Hitler, quels que soient les sentiments que l'on puisse nourrir à son égard, demeure bel et bien le seul chef légitime du Reich..

Déjà ténu, le soutien aux conjurés fond alors comme neige au soleil : chacun ne pense plus qu'à sauver sa peau, et au siège même de la Ersatzheer, on fait le coup de feu au beau milieu des couloirs....

Bientôt, les SS, rameutés par Goebbels et appuyés par des Panzers appartenant à des unités fidèles au régime, encerclent la place.

Placé en état d'arrestation quelques heures plus tôt, et réalisant que sa propre tête ne tient plus qu'à un fil, Fromm tente alors de reprendre la main, en ordonnant l'arrestation, et surtout l'exécution immédiate, "au nom du Führer", de Mertz, Ollbricht, Haeften et Stauffenberg, qui sont fusillés séance tenante, dans la cour du bâtiment (1).

(1) la précipitation de Fromm en cette affaire témoignait surtout de sa volonté de faire disparaître tous ceux qui auraient pu témoigner de sa sympathie à leur égard. Son calcul fit pourtant long feu : accusé de faiblesse et d'incompétence, il fut relevé de son commandement, et fusillé à son tour le 12 mars 1945