dimanche 8 janvier 2017

5066 - dilettantisme

Hitler, saluant Mussolini après l'attentat qui a failli lui coûter la vie
... "A la Bendlerstrasse, le désordre allait croissant. Comploter un coup d'État dans un État policier n'est pas une mince affaire. Mais même dans les conditions du moment, tout cela sentait largement son dilettantisme.

Trop de paramètres avaient été négligés. On avait trop peu prêté attention à des détails infimes, mais importants, de calendrier, de coordination et, enfin et surtout, de communication.

Rien n'avait été fait pour détruire le centre de communication du FHQ
[à Rastenburg] ou le mettre durablement hors service. Rien n'avait été prévu pour prendre le contrôle immédiat des stations de radio à Berlin et dans les autres villes. Aucun communiqué ne fut diffusé par les putschistes. Les chefs du parti et des SS ne furent pas arrêtés. Goebbels lui-même, le maître de la propagande (1), resta libre de donner de la voix.

Trop de conjurés étaient occupés à donner des ordres ou à les exécuter. Il y eut trop d'incertitude, et trop d'hésitation. On avait tout fondé sur l'assassinat d'Hitler. On avait tenu pour acquis que si Stauffenberg parvenait à faire exploser sa bombe, c'en serait fini de Hitler. Sitôt que cette prémisse fut contestée, puis infirmée, le coup d'État improvisé ne tarda pas à s'effondrer.

En l'absence de confirmation de la disparition du Führer, l'élément crucial fut qu'il y avait trop de loyalistes, trop d'hésitants, trop de gens qui avaient beaucoup à perdre en prenant le parti des conjurés (…) En milieu de soirée, il était de plus en plus clair pour les insurgés que leur coup était un fiasco irréparable"
(2)

(1) Goebbels possédait d'ailleurs une ligne téléphonique directe avec le QG d'Hitler, à Rastenburg, igne téléphonique qu'aucun conjuré ne pensa ou ne fut capable de couper…
(2) Kershaw, pages 968-969

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