mardi 10 janvier 2017

5068 - en quête de revanche

Kaltenbrunner, lors de son procès à Nuremberg, en 1946
... pour la SS d'Himmler, et plus encore pour le RSHA à présent dirigé par Ernst Kaltenbrunner, l'attentat du 20 juillet est un nouvel et gravissime échec : une fois de plus, les forces de police et de sécurité du Reich, pourtant omnipotentes, ont été incapables de prévenir un attentat dirigé contre le Führer, un attentat auquel il n'a une nouvelle fois échappé que par miracle, mais un attentat dont l'ampleur et la qualité des protagonistes dépassent cette fois, et de très loin, tout ce qu'on avait vu jusque-là !

C'est donc peu dire que les deux hommes sont en quête de revanche, et surtout d'une revanche à la hauteur du crime commis, donc de dimension quasi-biblique !

Kaltenbrunner - nous l'avons dit - n'est que la pâle copie, en plus brutal et beaucoup moins subtil, d'Heydrich mais, heureusement pour lui, le nombre et le dilettantisme des conspirateurs jouent en sa faveur : partout, ces derniers ont en effet laissé de précieux indices qui, d'arrestations en arrestations, mènent à la découverte d'autres indices qui mènent à leur tour à l'arrestation d'autres conspirateurs.

C'est donc sans trop de difficultés que le grand patron du RSHA peut, comme il s'y est engagé, fournir à Martin Bormann, et à travers lui à Hitler, un rapport quotidien sur l'avancement de son enquête, une enquête qui, jour après jour, débouche sur de nouvelles révélations qui scandalisent un peu plus le Führer autant qu'elles tétanisent les responsables de l'Armée.

Aux noms de Stauffenberg (fusillé par Fromm dans les minutes suivants l'échec du putsch), de Beck (forcé de se suicider au poison, mais achevé d'une balle), ou de Tresckow (qui s'est fait sauter à la grenade le lendemain), s'ajoutent bientôt, et pour ne parler que des plus connus, ceux de Kluge (qui se suicidera le 18 aout), de Rommel (dont la réelle implication dans le complot est incertaine mais qui se voit tout de même contraint au suicide le 14 novembre), de Canaris (qui sera pendu à un croc de boucher le 9 avril 1945), et même - suprême insulte pour la SS - de Nebe (patron de la Kripo et ancien chef de l'Einsatzgruppe B, qui a pris la fuite mais sera arrêté en janvier et exécuté en mars 1945)...

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