5011 - un ralliement plus obligé que décidé

Manstein (à gauche) et Hitler : un ralliement plus obligé que décidé

... soigneusement exploitées par les services de Propagande du Dr Goebbels, toutes ces menaces sur le sort réservé par les Alliés à une Allemagne vaincue ne peuvent évidemment que radicaliser les Allemands eux-mêmes et les inciter ainsi à poursuivre le combat avec une ardeur renouvelée (1)

Sachant le sort qui les attend en cas d'éventuelle victoire alliée, des hommes comme Goebbels, Frank, Himmler et - naturellement - Hitler lui-même, ne vont certes pas changer d'orientation, en particulier à l'égard des Juifs des territoires occupés

Mais même chez les moins nazis d'entre les Allemands, ces menaces ont quand même pour effet de resserrer les rangs derrière Adolf Hitler, et c'est particulièrement vrai dans les hautes sphères de la Wehrmacht !

Quelles que soient leurs opinions personnelles à l'égard du Führer et de son régime, la plupart des officiers supérieurs de l'Armée sont d'abord et avant tout, et à l'instar du maréchal von Manstein, des conservateurs et des patriotes sincères qui, à ce double titre, ne sauraient accepter de voir leur pays dépecé par des Français, des Anglais ou des Russes,... ou transformé en immense champ de pommes de terre par les Américains !

Et ils ne sont d'autre part nullement enclins - et qui les en blâmerait ! - à se retrouver poussés devant un peloton d'exécution soviétique sitôt l'Allemagne vaincue.

Dicté bien plus par la crainte d'une éventuelle défaite que par une adhésion profonde au nazisme, leur ralliement au Führer pose d'autre part un immense défi pratique à tous ceux qui, depuis des années, mais au sein des échelons inférieurs de la hiérarchie, complotent pour assassiner Hitler et s'emparer du Pouvoir...

(1) plusieurs hauts responsables américains, dont le général Marshall, n'hésitèrent pas à affirmer que, par ses effets, le plan Morgenthau offrait au moins l'équivalent de dix divisions supplémentaires aux Allemands