lundi 25 avril 2016

4808 - les églises et la SS

Papen (à gauche) et le cardinal Pacelli (futur Pape Pie XII), 20 juillet 1933
… s’agissant des églises protestantes et catholiques, la situation est en revanche plus complexe.

Grand adepte de la mythologie germanique, et du paganisme, Heinrich Himmler est un anti-chrétien - et un anti-catholique - convaincu : "Nous devons nous débarrasser du Christianisme", dira-t-il en 1942, "il nous a accablé tout au long de notre Histoire, et affaibli lors de chaque conflit" (1)

Et comme la SS se doit là aussi d’être exemplaire, les aumôniers et étudiants en théologie en ont été très logiquement exclus dès 1934.

En 1935, Himmler a franchi un pas supplémentaire, en interdisant à ses SS de jouer tout rôle actif au sein des communautés religieuses, avant de leur refuser, deux ans plus tard, le droit de participer à la moindre cérémonie liturgique,… du moins en uniforme

Mais dans un pays encore largement voué aux cultes protestants et catholiques, il n’est cependant pas question de s’en prendre de front aux églises elles-mêmes : le 20 juillet 1933, le Reich, en la personne de von Papen, a d’ailleurs signé avec le Saint-Siège un important concordat (2) - toujours en vigueur aujourd’hui - qu’Hitler, qui a bien d’autres soucis en tête - et en particulier des plans de conquête - n’a évidemment aucune envie de dénoncer au profit du Reichsführer-SS, dès lors contraint de réfréner ses ardeurs…

(1) Longerich, op cit, page 218
(1) bien que minoritaires, à environ 32% de la population, les catholiques allemands étaient très actifs dans la vie publique, particulièrement en Bavière

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour , excellent blog historique....Sur les relations entre nazisme, fascisme et le Vatican de Pie XII il y aurait sans doute beaucoup à dire...

La papauté Pie XII était extrêmement conservatrice, a pactisé (bien obligée) avec Mussolini
(accords de Latran) s'est rangée du côté de Franco en Espagne (Monseigneur Goma Y Toma bénissait les canons de Franco et exhortait à massacrer les rouges-qui eux ne faisaient pas de cadeaux aux curés- le tout au grand chagrin de l'écrivain catholique Georges Bernanos, qui écrivit le saignant pamphlet "les grands cimetières sous la lune").
Côté germanique Pie XII était "sous influence" ; Une pieuse religieuse bavaroise (Soeur pascalina Lenhert, (1894 -1983) était sa dévouée secrétaire et aide soignante...voire plus?
Les Italiens ne l'appréciaient guère, elle et son influence sur le pape, et faisaient même courir des plaisanteries (au dessous de la ceinture) en la surnommant "la Papessa"...ce qui ne chagrinait guère Mussolini et ne déchaînait pas non plus les foudres de l'OVRA, la gestapo à la sauce bolognaise...

Autant dire qu'Hitler ne risquait pas grand chose comme anathèmes du côté catholique, du moins de la part de la haute église....en fait ce sont surtout les cercles protestants qui ont constitué un semblant d'oppositions à Hitler.