jeudi 1 octobre 2015

4581 - échec et morts

... comme son jumeau South Dakota, le Washington est un cuirassé neuf, qui éprouve encore de nombreuses "maladies de jeunesse", et dont l'équipage n'a aucune expérience des combats de nuit.

Mais il dispose en revanche de radars performants, et d'opérateurs capables de s'en servir, en sorte qu'il parvient, dans la nuit noire, à se rapprocher de l'escadre japonaise sans être repéré par elle, puis à ouvrir le feu sur le Kirishima à seulement 5 000 mètres, autrement dit à bout portant...

Et l'effet est dévastateur : atteint en quelques minutes par neuf obus de 406mm, et une quarantaine d'autres de 127mm, le cuirassé japonais n'est bientôt plus qu'un amas de ferrailles incapable de manœuvrer, et ravagé par les incendies, qui gîte de près de 20 degrés sur tribord, et qui chavire à 03h25, avec plus de 300 officiers et marins encore à son bord.

En moins de 48 heures, et en deux affrontements distincts mais menés au même endroit, la Marine impériale japonaise vient de perdre deux de ses cuirassés, qui étaient certes les plus anciens et les moins puissants mais aussi, et paradoxalement, les plus utiles de sa flotte !

Sur le plan naval, la Bataille de Guadalcanal est perdue pour le Japon, et elle le sera sur le plan terrestre moins de trois mois plus tard, lorsque les destroyers du fameux "Tokyo Express", après avoir gaspillé de précieuses tonnes de mazout pour ravitailler pendant des semaines les troupes nippones présentes sur l'île, en évacueront les survivants dans les premiers jours de février 1943.

Et lorsque le rideau tombera enfin, le 9 février, le super-cuirassé Yamato sera toujours paisiblement ancré dans le lagon de Truk...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour, tout ceci est très intéressant. J'avais toujours entendu qu'aucun combat direct entre navires n'avait eu lieu dans le Pacifique (seulement des raids aériens croisés). Je vois qu'il n'en est rien. Merci pour votre érudition.
Cdlt JCM