lundi 5 janvier 2015

4322 - le ver dans le mazout

… à vrai dire, le seul espoir de Lütjens de sauver Rheinübung est de réussir à semer ses poursuivants, ce pourquoi les deux bâtiments allemands donnent le maximum, engloutissant par là-même d’énormes quantités de mazout.

Et à l’insu de l’équipage du Bismarck, le drame est déjà en train de se jouer car, en arrivant dans le Grimstadfjord, au matin du 21 mai, Helmuth Brinkman, commandant du Prinz Eugen, a fait compléter les pleins de son croiseur alors qu’Ernst Lindemann, a négligé, pour une raison jamais élucidée, d’en faire de même pour le Bismarck.

Or, pour parcourir les quelque 2 000 kms qui séparent Gotenhafen du Grimstadfjord, le monstre a déjà englouti près de 1 000 tonnes de mazout, soit environ 1/7ème de ses réservoirs (1)

La Kriegsmarine a évidemment prépositionné, du Labrador au Cap Vert, une demi-douzaine de pétroliers capables d’étancher sa soif, mais encore faut-il être en mesure de les rejoindre, puis de s’y ravitailler sans être dérangé.

Pour l’heure, la situation n’est pas encore préoccupante, tant chacun est confiant de réussir à semer les Britanniques à la faveur de la nuit et des très mauvaises conditions de visibilité qui prévalent dans le Détroit.

Seulement voilà : avec leurs radars bien plus performants, les croiseurs anglais peuvent "voir" même dans l’obscurité, et continuer à guider les "gros bras" vers leur cible…

(1) il a d’autre part été établi qu’il manquait environ 200 tonnes de mazout aux réservoirs du Bismarck lorsqu’il a appareillé de Gotenhafen.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour,

Auriez-vous plus de précisions sur les pétroliers déployés par la Kriegsmarine pour ravitailler le Bismarck et le Prinz Eugen ?

S'agit-il de navires battant pavillon allemand ou de navires neutres et dans les deux cas quelle était l'attitude de la Royal Navy face à ces vaisseaux ?

Merci de votre réponse et toutes mes félicitations pour ce blog que je suis de manière plus ou moins régulières depuis (au moins) 2009 !

D'Iberville a dit...

Pour le ravitaillement de ses navires et sous-marins en mer, la Kriegsmarine recourait à des bâtiments nationaux ou capturés battant en principe pavillon allemand

Je dis "en principe" puisque les lois usuelles de la guerre sur mer autorisaient - et à ma connaissance autorisent toujours - le droit d'utiliser le pavillon d'un pays neutre en autant qu'en cas d'engagement, ce soit le pavillon national qui se retrouve monté aux vergues...