Après le Suffolk, c’est au tour du Norfolk d’établir le contact : à 20h30, le croiseur sort de la brume et aperçoit le monstre et son compagnon de route, à moins de 10 kms par tribord avant.
Bâbord toute,… et écran de fumée car cette fois les Allemands réagissent et expédient une première salve, qui tombe dangereusement près du croiseur britannique !
Sur la passerelle du Bismarck, Lütjens et Lindemann fulminent : d’abord parce qu’ils ont été repérés par un croiseur ennemi qui, à n’en point douter, s’est empressé de donner l’alerte, ensuite, et surtout, parce que l’onde de choc provoquée par les tirs des tourelles a mis hors de service le radar avant, forçant dès lors le Prinz Eugen à prendre la tête et à servir de guide à son chef de file à présent aveugle !
Mauvais début, d’autant qu’on est déjà en droit de s’interroger sur l’intérêt de poursuivre une opération qui semble dores et déjà vouée au fiasco.
Retraiter vers la Norvège pour avoir simplement été aperçu par un ridicule croiseur britannique serait un camouflet pour le Bismarck, et une humiliation terrible pour toute la Kriegsmarine.
Mais continuer comme si de rien n'était expose à croiser le fer avec un ou même plusieurs cuirassés anglais, et avec la quasi-certitude de ne plus rencontrer aucun convoi de navires marchands en chemin, attendu que l’Amirauté britannique va naturellement s’empresser de maintenir ces derniers au port ou de les dérouter s’ils sont déjà en mer !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire