dimanche 30 novembre 2014

4286 - les premiers essais

... Hambourg, 24 août 1940

Trois semaines plus tard, à Hambourg, c'est enfin au tour du Bismarck d'entrer en service, ou plus exactement d'accueillir son commandant, Ernst Lindemann, 46 ans, et un équipage qui va l'emmener en Baltique à la mi-septembre.

Car le cuirassé, tout comme le Prinz Eugen, avec lequel il va bientôt faire équipe, doit encore subir de nombreux essais avant de pouvoir affronter quelque navire britannique que ce soit.

Et ces essais révèlent d'ailleurs un défaut de conception inquiétant : contrairement aux Français, aux Britanniques, ou encore aux Américains, qui utilisent un système à quatre turbines et quatre arbres d'hélice pour propulser leurs gros bâtiments de guerre, les Allemands font appel à un système à trois turbines et trois arbres d'hélice seulement (1).

Déjà standard sur les cuirassés et croiseurs de bataille de Kaiserlische Marine lors de la 1ère G.M., ce système a l'avantage d'être plus économique, plus compact et plus léger que la solution à quatre turbines et quatre hélices.

En revanche, en cas d'avarie de gouvernail, elle rend le bâtiment plus difficile à manœuvrer avec les hélices seulement. 

Mais sur le Bismarck, la variation de régime entre les différentes hélices n'engendre qu'une manœuvrabilité vraiment marginale : même avec les hélices bâbord et tribord tournant à plein régime en sens inverse l'une de l'autre, c'est à peine si le bâtiment consent à virer de quelques degrés.

Améliorer ce piètre comportement nécessiterait cependant de redessiner entièrement la quille et l'arrière du navire ce qui, bien sûr, est totalement exclu...

(l) à l'exception des trois Panzerschiffe, qui utilisent non pas des turbines à vapeur mais bien des moteur diesel entraînant deux arbres d'hélice seulement




2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour, blog excellent, mais n'y aurait il pas confusion entre pas de l'hélice et régime de rotation?

Pas de l'hélice = inclinaison des pales par rapport à l'arbre d'hélice.
Une hélice de vitesse (Hors bord de course ou destroyer) a des pales largement couchées en oblique, tandis qu'une hélice de traction (remorqueur ou ski nautique) a des pales dans un plan presque perpendiculaire à l'axe.
De nos jours, il existe des hélices marines à pas variable,avec les pales pivotantes,et même réversibles, ce qui permet de manoeuvrer sans remorqueurs des gros navires dans des eaux resserrées... mais pas en 1940...à cette époque les hélices à pas variable venaient tout juste de quitter le stade expérimental...pour les avions .
D'autre part , à l'exception des transmissions turbo-électriques (paquebot Normandie et certains cuirassés américains) les turbines à entraînement direct ou à réduction d'engrenage n'étaient pas très souples dans l'ajustage du régime de rotation....si on ajoute que sur les cuirassés allemands les safrans (pales immergées) des gouvernails n'étaient pas dans l'axe du flux des hélices et donc ne déviaient pas leur jet , on comprend mieux les soucis du Bismarck (mais n'anticipons pas...)

bien amicalement et bravo pou le blog, très pédagogique

D'Iberville a dit...

C'est corrigé - parfois je pense trop aux avions - merci ;-)