dimanche 19 octobre 2014

4244 - la mutinerie

… Wilhemshaven, 24 octobre 1918

Mais en plus d’être battus en nombre, les cuirassés et croiseurs de bataille allemands, bien que généralement fort bien conçus -  en particulier au niveau du blindage - et habilement commandés, sont également surclassés en puissance de feu : ils ne portent en effet que du 305, voire du 280mm, contre du 340 ou même du 380mm pour leurs rivaux britanniques les plus récents.

Durant quatre ans, et malgré tous les efforts des ingénieurs, des ouvriers… et des contribuables allemands, ce double écart ne sera jamais comblé (1) en sorte que, confrontée en permanence au danger d’être anéantie par un adversaire très supérieur si elle s’aventure en mer, la Kaiserlische Marine ne quitte pour ainsi dire pas ses ports !

De toute manière, ce n’est pas sur Mer, mais bien sur Terre, et dans les tranchées où sert un certain caporal Adolf Hitler, que cette guerre se joue.

Et au bout du compte, ce sont pas les obus britanniques, mais bien la mutinerie, qui a finalement raison de cette marine : le 24 octobre 1918, à Wilhemshaven, les équipages de plusieurs cuirassés, qui sont au courant des rumeurs d’Armistice, refusent d’appareiller pour livrer l’ultime baroud d’honneur réclamé par leurs chefs. (2)

Bientôt, la rébellion gagne Kiel, puis le reste de l’Allemagne, et précipite la chute du Kaiser, contraint à abdiquer puis à chercher refuge aux Pays-Bas…

(1) seuls cuirassés allemands à porter du 380mm, les Bayern et Baden n’entreront en service qu’après la Bataille du Jutland, et ne prendront pour ainsi dire jamais la mer.
(2) Saviez-vous que… 3695-3696

2 commentaires:

Anonyme a dit...

bonjour!
vous survolez un peu vite (et c'est normal car ce n'est pas votre sujet principal) la guerre sur mer durant le premier conflit mondial...et en particulier la bataille du Jutland.
Il conviendrait quand même de rappeler que lors de la monstrueuse bataille du Jutland , les navires allemands se révélèrent en général mieux construits, et plus coriaces que leurs homologues anglais, avec en plus l'avantage d'un système de pointage optique plus précis.

Les croiseurs de bataille anglais en particulier, mal protégés contre les explosions de soutes à munitions payèrent un lourd tribut.
le trop téméraire amiral Beatty ne put que constater "il y a quelque chose qui déconne avec nos P...de navires" (something wrong with our bloody ships en vO).
Ceci joint au déclin général de la flotte anglaise après 1918 pour cause de crise économique (les traités de désarmement, la mutinerie d'Invergordon) a pu faire penser aux Nazis qu'il fallait rechercher la revanche sur mer par des moyens classiques avec des navres améliorés (les cuirassés de poche , qui innovaient avec des coques soudées et des moteurs Diesel)..
Le passage au "tout sous-marin" interviendra plus tardivement

D'Iberville a dit...

J'en ai parlé à plusieurs reprises dans le passé, et notamment dans les Saviez-vous que… 3664 à 3692 ;-)