samedi 18 octobre 2014

4243 - "tenir son rang"

… septembre 1914

Bon gré mal gré, toutes les marines soucieuses de "tenir leur rang" n’ont à présent d’autre choix que d’emboîter le pas au Britanniques, et donc de se mettre à construire elles aussi des dreadnought., et bientôt des super-dreadnought, puisque chacun se retrouve lancé, sans vraiment l’avoir voulu, dans une nouvelle surenchère aux armements.

Avec ses 20 000 tonnes et ses 10 canons de 305mm, le Dreadnought de 1906 paraît certes gigantesque par rapport à ses devanciers, mais il fait déjà figure de nain huit ans plus tard, à l'entrée en service de l'Iron Duke, qui avoue 5 000 tonnes de plus, et 10 pièces de 340mm !

Cette constante prise de poids et de puissance coûte évidemment fort cher, car chaque lancement d’un nouveau monstre marin défonce allègrement le budget de son prédécesseur,… en plus d’entraîner de nombreux frais accessoires qui, pour les Allemands, se traduisent notamment par l’obligation d’élargir le Canal de Kiel - qui relie la Baltique à la Mer du Nord - afin d’y permettre le passage de ces mastodontes.

A la veille de la guerre, et au prix d'un effort industriel et financier démesuré, la Kaiserlische Marine aligne une douzaine de dreadnought ainsi que cinq grands croiseurs de bataille (1), soit bien plus que la France, l'Italie ou les États-Unis, mais toujours bien moins que la Grande-Bretagne…

(1) apparu dans la foulée du dreadnought, et quasi-identique à celui-ci, le croiseur de bataille, conçu pour servir d'éclaireur à la flotte, dispose du même armement que le cuirassé mais sacrifie une partie de son lourd blindage au bénéfice de la vitesse.

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