mercredi 30 octobre 2013

3890 - de modifications en modifications

... débuté en juillet 1939, interrompu en septembre, repris en février 1940, le traçage des plans du Vanguard est à nouveau interrompu en juin : dessinateurs, ingénieurs et architectes étant à nouveau requis pour des projets bien plus urgents.

Mais lorsqu'ils reprennent à nouveau, en octobre 1940, une menace bien plus sérieuse que les contraintes liées à la guerre pèse désormais sur l'avenir du Vanguard : les atermoiements de ses futurs utilisateurs et propriétaires !

A l'origine, il ne s'agissait pourtant que de modifier en cuirassé à quatre tourelles les plans d'un bâtiment prévu pour n'en emporter que trois. Mais, sous le louable objectif de "tenir compte des enseignements de la guerre", et en particulier des premières attaques des avions et sous-marins allemands, l'Amirauté ne cesse de réclamer des modifications, lesquelles entraînent à chaque fois un long retour sur la planche à dessins !

Pour mieux affronter les bombes d'avions, on décide ainsi d'augmenter le nombre de canons antiaériens ainsi que l'épaisseur du blindage des ponts, et pour accroître l'autonomie, de majorer le volume des réservoirs.

Mais comme tout cela aurait inévitablement pour effet d'augmenter considérablement le tonnage total du bâtiment, il faut alors se résoudre à diminuer l'épaisseur du blindage de la ceinture principale puis, le tirant d'eau estimé s'avérant encore trop élevé, à augmenter de près d'un mètre (!) la largeur de la coque.

Au bout du compte, il faut donc attendre avril 1941 pour que les plans soient enfin acceptés, et octobre pour que le navire soit enfin mis sur cales...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Le plus drôle dans cette histoire, c'est que l'amirauté anglaise était partie pour construire deux cuirassés de plus . Dans le bouquin de RV jones "Most Secret War", l'auteur détaille les mesures prises pour protéger la population de l'East End, le quartier prolétaire de londres (à l'époque, depuis çà s'est gentryfié) qui était aussi la circonscription du ministre travailliste de la production industrielle , Herbert Morrison, au moment de la seconde vague de bombardement (le Baby Blitz, puis de l'offensive des V1 et V2). Les anglais avaient réussi une opération de désinformation très ingénieuse et convaincu les allemands que les tirs de V1 étaient trop longs et du coup les quartiers Est de Londres en prenaient pour leur grade.

Morison s'indigna (à juste titre) et obtint une production d'"abris Morrison" (des grosses tôles d'acier pliées en deux qui formaient une sorte de tente canadienne ou de toit , à installer dans le salon (joli meuble) qui permettait théoriquement de survivre dans un immeuble écroulé...RV Jones rapporte que la production des ces abris Morrison absorba le stock de tôles stocké pour la construction prévue de deux cuirassés qu'il fallut annuler