... le triste sabordage de l'Admiral Graf Spee devant Montevideo, le 17 décembre 1939, avait clairement démontré les faiblesses de la Kriegsmarine mais aussi les limites de cette "guerre de course" à laquelle ses grands navires de surface s'étaient destinés.
L'Océan était certes aussi vaste qu'en 1914, mais depuis l'affaire de l'Emden, la TSF et l'Aviation avaient par contre fait d'énormes progrès, en sorte qu'il était devenu impossible de dissimuler fort longtemps la présence de navires aussi voyants que le Graf Spee, le Scharnhorst... ou le tout nouveau cuirassé Bismarck, qui terminait à peine ses essais.
Lorsqu'ils étaient repérés, ce qui ne manquait jamais d'arriver et toujours beaucoup plus vite qu'espéré, les "raiders" allemands n'avaient alors le choix que de fuir... ou alors d'affronter - mais sans le moindre espoir de vaincre ! - des adversaires parfois moins rapides, parfois moins bien armés, mais toujours beaucoup plus nombreux qu'eux.
Jour après jour, semaine après semaine, la confiance - déjà fort mesurée - du Führer à l'égard de ces "forteresses flottantes" allait en s'amenuisant et la perte du croiseur lourd Blücher qui, le 9 avril 1940, s'était fort imprudemment aventuré devant les antiques batteries côtières d'Oslo (1) au premier jour de la Guerre de Norvège, n'avait rien fait pour arranger les choses : au printemps de 1940, et alors qu'elle s'apprêtait à triompher sur le sol français, l'Allemagne nazie ne savait déjà plus trop quoi faire de sa marine de guerre...
(1) cet incident valut également de sévères dommages au Panzerschiff Lützow (ex Deutschland)
2 commentaires:
le blucher n'est pas coulé par les batteries de canon d'Oscarsborg (qui ne font que toucher le hangard d'aviation et temporairement bloquer la conduite de tir d'une tourelle) mais par une batterie de torpille, au moins aussi antique. Par ailleurs si ils sont bien de type Krupp, ils sont de 1893. Ce sont les torpilles (autrichiennes et filoguidées) qui sont de 1901. Le matériel est si ancien que les norvégiens ne sont même pas sur que le matériel était encore opérationnel. malheureusement pour les allemands il l'était encore.
Le plus étonnant dans l'affaire c'est la garnison du fort d'Oscarborg, presque aussi âgée que son matériel:
Le colonel Birger Eriksen était réserviste , à la retraite depuis plusieurs années, il manquait de canonniers et dût aller chercher jusqu'aux cuisiniers pour servir un seul des canon disponibles (pas assez d'hommes pour gérer l'autre ), quant au spécialiste de la batterie de torpilles, il était à la retraite depuis plus de dix ans mais lui et ses successeurs avaient entretenu leurs antiques torpilles whitehead avec un soin maniaque, pratiqué des lancements d'exercice réguliers....
Birger Eriksen n'était pas même certain de la déclaration de guerre et se serait écrié en donnant l'ordre d'ouvrir le feu: "Soit on va me décorer, soit je passerai en cour martiale pour çà"
Ceci dit les services de renseignements allemands furent lamentables en la circonstance et le pacha du Blücher pas vraiment prudent...le passage devant Orcarsborg est étroit et son navire avait tout de l'éléphant dans un corridor: quasi impossible à rater....envoyer un navire plus petit en éclaireur aurait pu lui éviter des gros soucis
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