... au début de 1941, la question de l'(in)utilité de la flotte de surface allemande était désormais sur toutes les lèvres.
La France avait été vaincue sans que les "forteresses flottantes" y jouent le moindre rôle, et si Hitler avait finalement renoncé à tout espoir d'envahir la Grande-Bretagne, c'est parce que le grand amiral Raeder avait lui-même reconnu que, faute d'une totale supériorité aérienne, les dites forteresses seraient bien incapables, face à la puissante Royal Navy, d'assurer la sécurité d'éventuelles troupes de débarquement.
Quant à la "guerre de course", pour laquelle ces navires avaient pourtant été conçus, celle-ci demeurait, même un an après le sabordage du Panzerschiff Graf Spee au large de Montevideo, une constante source de frustrations.
Le 23 octobre 1940, un autre Panzerschiff, l'Admiral Scheer, avait repris le flambeau et coulé quelque 100 000 tonnes de navires marchands britanniques en cinq mois, et le croiseur lourd Admiral Hipper une douzaine de cargos supplémentaires avant son propre retour à Brest, en février 1941.
Aussi satisfaisants pouvaient-ils paraître, ces résultats ne représentaient en fait que peu de choses en regard de ceux obtenus - et pour un coût infiniment moindre ! - par de vulgaires cargos armés comme l'Atlantis (146 000 tonnes), le Thor (100 000 tonnes) et surtout le Pinguin (qui était parvenu à couler quelque 155 000 tonnes de navires alliés avant de succomber en mai 1941 sous les obus du croiseur britannique Cornwall)
Encore ces palmarès ne voulaient-ils eux-mêmes rien dire lorsque comparés à ceux des U-boot : peu avant leur disparition, en mars 1941, Joachim Schepke et Otto Kretschmer, les deux plus grands spécialistes allemands dans cette discipline, avaient en effet expédié plus de 500 000 tonnes de navires alliés par le fond !
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