... le 10 septembre, décontenancé par la formidable assurance de cet homme qui continue à parler de victoire finale mais n'a même pas pris l'élémentaire précaution de faire miner la rade d'Inchon (!), Zhai Junwu est rentré à Pékin pour faire rapport
"Je n'ai jamais envisagé une retraite !", a immédiatement répliqué Kim, dont le refus obstiné - et à vrai dire parfaitement insensé - d'accepter l'évidence va ainsi assurer la réussite d'une opération qui, en toute logique, était pourtant condamnée à sa perte !
Pour bien comprendre l'incroyable dénouement qui s'annonce, on peut évidemment invoquer l'obsession, jamais démentie, d'un homme qui se rêve l'égal de Staline et Mao, qui se voit lui-même comme le seul et unique leader de toute la Corée, et qui, de ce fait, ne peut accepter la moindre bribe d'information qui l'obligerait à modifier ses plans et - peut-être - à renoncer à tout jamais à ses projets grandioses.
Mais il y a aussi - et peut-être surtout - le fait que Kim, n'en déplaise à ses hagiographes officiels, n'est pas et n'a jamais été un tacticien, ni a fortiori un stratège militaire, mais bien un simple militant politique et, dans le meilleur des cas, un guérillero à peine dégrossi.
Le voudrait-il qu'il serait de toute manière incapable, en cet automne 1950, de prendre les décisions qui s'imposent pour sauver cette Corée qu'il a quasiment conquise en quelques jours et qu'il va, par sa faute, quasiment perdre en aussi peu de temps...
2 commentaires:
Je suis curieux de connaitre la reaction de Kim il sung APRES le debarquement de Inchon...
Haha, je me suis demandé la même chose.
"Notre glorieux grand leader a été victime d'une effroyable imposture par ces chiens de capitalistes!".
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