mardi 13 septembre 2011

3112 - l'Empire du sourd et de l'aveugle

... Pyongyang, 4 septembre 1950

Plus que toute autre, l'Histoire des guerres se plaît à cultiver l'ironie.

A l'été 1950, l'Américain MacArthur en est venu à la conclusion qu'il doit organiser un débarquement sur l'arrière des lignes nord-coréennes, et plus précisément à Inchon, soit à l'endroit où l'ennemi communiste s'y attendra le moins

Mais, au même moment, le dit ennemi, ou du moins ses composantes chinoises et soviétiques, a parfaitement deviné la manœuvre et décidé d'en informer sa principale victime, à savoir le Nord-Coréen Kim-Il-Sung.

Fin août, Mao s'est même personnellement entretenu avec Lee Sang Cho, plénipotentiaire nord-coréen à Pékin, pour lui faire part de ses appréhensions quant à l'évolution de la situation miliaire et d'un possible débarquement américain sur les arrières de l'InMin Gun, et plus précisément à Inchon.

A sa profonde surprise, les Nord-Coréens n'y ont donné aucune suite, ce pourquoi le Grand Timonier a ensuite décidé d'envoyer un émissaire à Pyongyang, afin de converser avec Kim Il-Sung lui-même.

Le 4 septembre, Zhai Junwu est donc arrivé dans la capitale du Nord, pour s'y entendre dire, de la propre bouche de Kim, que l'offensive lancée vers Pusan va non seulement bientôt porter fruit (1), mais aussi que les Américains n'ont pas la possibilité de lancer une contre-attaque, attendu "qu'ils ne possèdent pas assez de troupes de soutien et qu'un débarquement sur nos arrières leur serait donc difficile" (2)

(1) à cette date, la dite offensive était pourtant déjà bloquée depuis 48 heures
(2) ibid, page 306

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