jeudi 8 septembre 2011

3107 - "l'outil le plus puissant dont dispose l'Amérique"

... Tokyo, 23 août 1950

Malgré le compte-rendu favorable de Ridgway et Harriman (1), rares sont ceux qui, au Pentagone comme à la Maison Blanche, sont favorables à un plan aussi risqué que celui d'Inchon, et un plan auquel Truman lui-même ne se ralliera qu'à la toute dernière minute.

C'est pour convaincre ceux-là, et en particulier ceux de la Navy, que, le grand homme a organisé une réunion dans son palais tokyoïte

Après avoir poliment laissé ses contradicteurs, et en particulier l'Amiral Doyle (2) exposer leurs arguments, MacArthur, avec son sens inné de la mise en scène, va rapidement retourner la situation en sa faveur.

Le débarquement amphibie, souligne-t-il, est "l'outil le plus puissant dont dispose l'Amérique", mais aussi un outil qui ne sera efficace que si l'on s'en sert pour frapper "fort et profondément en territoire ennemi".

Et tout en reconnaissant les difficultés de l'entreprise, il s'empresse de souligner que, dans ces conditions, l'ennemi, à l'instar du marquis de Montcalm à l'Anse au Foulon (3), ne s'attendra pas du tout à un débarquement à Inchon.

Pour réussir cette opération, ajoute-t-il, "J'ai plus confiance en la Navy que la Navy n'en a en à l'égard d'elle-même".

Et après avoir rappelé le rôle essentiel joué par cette même Navy lors de sa fuite de Corregidor puis de son retour victorieux au Philippines (4) arrive le moment de porter l'ultime estocade...

(1) Saviez-vous que... 3094
(2) chargé de la partie navale de l'opération
(3) le 13 septembre 1759, devant Québec, les troupes britanniques de l'amiral Wolfe avaient débarqué à l'Anse au Foulon, où Montcalm, jugeant le site impraticable car trop boisé et escarpé, n'avait laissé qu'une garde symbolique.
(4) Saviez-vous que... "I came out of Bataan and I shall return"

1 commentaire:

Hard Round Tazieff a dit...

Bravo pour tout !