mardi 26 juillet 2011

3063 - "Qui serait assez fou pour nous vendre ses secrets ?"

... à sa sortie, c'était certainement le meilleur chasseur à réaction du monde; et aujourd'hui encore, avec plus de 15 000 exemplaires, il demeure le plus prolifique jamais construit.

Mais cet avion, le Mikoyan Gurevich Mig-15, n'aurait peut-être pas vu le jour, et n'aurait certainement pas obtenu le même succès, sans l'aide naïve des Britanniques qui, en guise de récompense,... allaient devoir l'affronter en Corée quatre ans plus tard !

En 1946, donc, l'URSS de Joseph Staline cherche désespérément à combler son retard sur les Occidentaux en matière d'avions à haute performance.

Dans l'Allemagne vaincue, les Soviets ont certes mis la main sur les plans mais aussi des centaines d'exemplaires de réacteurs JUMO ou BMW, qui équipent respectivement le Yak-15 et le Mig-9, premiers chasseurs à réaction soviétiques.

Mais ces moteurs allemands sont peu fiables et n'offrent pas de perspectives de développement suffisantes, au contraire des moteurs britanniques, et notamment du Rolls-Royce "Nene", que l'on retrouvera, en Corée, sur le Grumman "Panther".

Encore faudrait-il pouvoir les obtenir : "Qui serait assez fou pour nous vendre ses secrets ?", a en effet grommelé Staline lorsque son Ministre de l'Aviation, Mikhail Khrunichev, a suggéré d'en acheter.

Pourtant, Lénine ne disait-il pas que les capitalistes vendraient jusqu'à la corde destinée à les pendre ?

Et de fait, en Grande-Bretagne, depuis les élections du 5 juillet 1945 qui ont vu la défaite surprise de Churchill, les fous, en l'occurence les Travaillistes de Clement Attlee et de son Ministre du Commerce, le très pro-soviétique Stafford Cripps, les fous, donc, ont pris le Pouvoir et, à la stupéfaction des Soviétiques, acceptent sans difficulté de céder quelques dizaines de réacteurs qui, aussitôt acheminés en URSS, vont être démontés et analysés jusqu'au dernier écrou, puis copiés à des milliers d'exemplaires et à la profonde consternation de la direction de Rolls-Royce, qui réclamera en vain plus de 200 millions de livres de royalties...

3 commentaires:

omen999 a dit...

en même temps, Atlee et Cripps ne faisaient que reprendre la tradition des "idiots utiles" du parti travailliste anglais déjà initiée avant la guerre par Arthur Henderson

Dragan a dit...

A prendre avec réserve:
J'ai entendu parler d'une histoire de prisonniers de guerre anglais, libérés par les soviétiques en '45.
Ces derniers trainaient des pieds pour les rapatrier en Angleterre. Par contre, si ces mêmes anglais acceptaient de leur fournir quelques réacteurs "nene", cela pourrait accélérer les lourdeurs administratives...

Anonyme a dit...

Bonjour!
Cette vente de réacteurs Nene a fait couler beaucoup d'encre...en général pour blâmer l'inepte légèreté des travaillistes anglais...et avec les actuels réfdacteurs de livres d'histoire bien imprégnés de pensée tghatchérienne et raisonnant dans le contexte actuel, ces critiques n'on fait que s'amplifier.

Il y a quand même deux bémols à celà: D'abord cela a peut-être pu faire réfléchir certains des plus va-t-en guerre parmi les généraux américains (N'oublions pas que Curtis Le May voulait à tous prix larguer des bombes atomiques sur la Chine de Mao Tsé Toung ou la corée du nord, voire sur l'URSS) ...finalement, les deux blocs s'en sont tenus à des guerres périphériques et des affrontements limités, de sales petites guerres par procuration...

Ensuite, la réacteur Nene issu des travaux de Frank Whittle était une voie de garage technique , un peu comme le moteur à cylindres rotatifs de Gnome et Rhône de la 1° GM,sensationnel à ses débuts, mais impossible à extrapoler en plus puissant.

Le Nene était équipé de chambres de compression radiales , qui lui donnaient un tour de taille impressionnant, contrairement aux réacteurs à compression axiale qui sont devenus la norme par la suite et qui permettaient de limiter le maître couple du fuselage et la traînée de l'avion constriuit autour.