mardi 28 juin 2011

3035 - "toute la Corée est perdue. La seule chose que nous pouvons encore faire est de mettre nos gens en sécurité"

... Tokyo, 27 juin 1950

Dans les premières 48 heures, MacArthur, toujours plongé dans son rêve japonais, n'a prêté qu'une oreille fort distraire aux nouvelles en provenance de Corée, se contentant d'expédier des câbles rassurants au Département d'État, et d'endormir par de lénifiants monologues ceux qui, comme John Foster Dulles et John Moore Allison (1), sont venus lui rendre visite et solliciter son avis.

"Ce fut probablement, écrira Allison avec amertume, une des rares fois dans l'Histoire américaine où des représentants du Département d'État ont dû expliquer à un haut responsable militaire ce qui se passait dans sa cour"

MacArthur en effet ne semble nullement réaliser ce qui se passe en Corée. Après avoir estimé qu'il ne s'agissait que d'une simple "opération de reconnaissance" des Nord-Coréens, puis vaguement promis quelques chasseurs-bombardiers pour "remonter le moral" des Sud-Coréens, il a ensuite jugé "totalement prématurée" l'évacuation des ressortissants américains.

L'annonce de la chute imminente de Séoul va pourtant rapidement - et brutalement - le ramener sur Terre.

C'est en effet un MacArthur radicalement transformé, et totalement effondré, qui, le 27 juin, se présente à l'aéroport d'Haneda, d'où Dulles et Allison se préparent à repartir vers les États-Unis.

"Toute la Corée est perdue", marmonne-t-il. La seule chose que nous pouvons encore faire est de mettre nos gens en sécurité".

"Je n'ai jamais vu, écrira Allison, un homme aussi profondément marqué et abattu que le général MacArthur en ce matin du mardi 27 juin 1950" (2)

(1) Dulles (futur Secrétaire d'État sous Eisenhower) et Allison (futur ambassadeur des USA au Japon) se trouvaient à Tokyo après une visite d'inspection en Corée opérée pour le compte du Parti républicain
(2) ibid, page 58

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Merci pour tous ces clichés de Séoul. La ville a bien changée depuis.