... en cet après-midi du 27 juin 1950, MacArthur, toujours occupé à deviser dans le hall d'attente de l'aéroport d'Haneda, ne fait rien pour retourner au plus vite à son bureau, où l'attendent pourtant de très importants et très urgents télégrammes d'un Département d'État catastrophé par la tournure des événements en Corée.
Et c'est par la ruse que Dulles et Allison vont finalement le rappeler à ses devoirs,... en faisant semblant de monter à bord de leur avion dont le départ n'est pourtant prévu que quelques heures plus tard.
Mauvais début.
Et d'ailleurs, pourquoi parler de "début" ? Totalement abattu face à l'effondrement de la Corée du Sud, un effondrement qu'il n'a pas vu, et qu'il n'a pas voulu voir, le général ne songe déjà plus qu'à jeter l'éponge ce qui, au demeurant, lui permettrait alors de se replonger immédiatement, et sans autre forme de procès, dans son agréable routine japonaise.
Tout, à commencer par la situation sur le terrain, incite il est vrai au plus noir pessimisme : Séoul est tombée en à peine trois jours; le fleuve Han, dont tous les ponts ont été dynamités par une armée sud-coréenne en pleine retraite, n'arrêtera pas longtemps les fantassins et les blindés de l'InMin Gun; et qui, parmi cette fantomatique armée sud-coréenne, a vraiment envie de résister et, peut-être même de mourir, au profit d'un régime dont les membres les plus éminents - à commencer par Syngman Rhee lui-même, ont fui par train spécial et sans la moindre considération pour les réfugiés civils ?
Ironiquement, c'est précisément en cet instant, alors que tout semble définitivement perdu, que Washington vient de décider de partir en guerre...
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