... pendant trois ans, l'Afrique du Nord allait être le théâtre de combats incessants qui, longtemps centrés sur l'Égypte et la possession du Canal de Suez, se prolongeraient ensuite jusqu'en Tunisie, où l'Afrika Korps déposerait finalement les armes, le 12 mai 1943.
Dans les manuels, et l'imaginaire collectif, ces affrontements sont le plus souvent regroupés sous l'expression "Guerre du Désert", une généralisation plutôt abusive mais qui, sous ses sables, dissimule surtout un vérité essentielle : la "Guerre du Désert", ou du moins la guerre mécanisée dans le désert, est une guerre de (super) riches, qui ne peut se dérouler que moyennant de véritables prodiges de logistique.
Pour combattre, tanks, camions et véhicules divers ont constamment besoin d'énormes quantités d'essence, de munitions et de pièces de rechange, et les soldats d'eau, de vivres et de médicaments.
Mais contrairement aux autres théâtres d'opération, rien de tout cela n'existe dans le désert et doit au contraire être importé depuis la métropole, ce qui, pour l'Afrique du Nord, implique nécessairement un transport par bateaux, et sur plusieurs centaines de kilomètres, à travers la Méditerranée.
On devine sans peine le coût exorbitant d'une pareille guerre, mais surtout la menace fondamentale qui pèse constamment sur elle : que les navires de ravitaillement soient détruits en route, ou même simplement retardés, et c'est toute l'offensive qui s'arrête !
De fait, du début de l'offensive du maréchal Graziani (9 septembre 1940) à la reddition du général von Arnim (13 mai 1943), la "Guerre du Désert" va se résumer à une suite quasi ininterrompue d'attaques et de contre-attaques fulgurantes,... que l'un et l'autre camp devront, faute de ravitaillement suffisant, arrêter après quelques jours ou quelques semaines, laissant ainsi à l'adversaire le temps de se regrouper et de recevoir à son tour le ravitaillement et les renforts qui lui permettront de repartir à l'attaque dans la direction opposée...
1 commentaire:
Merci pour ce blog magnifique!!!!
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