... le rôle et l'importance de la minuscule île de Malte ne peuvent donc se comprendre que dans la perspective des combats - ô combien plus prestigieux et médiatisés - qui, de septembre 1940 à mai 1943, vont se dérouler de l'Égypte à la Tunisie (1)
De par sa position privilégiée (au beau milieu de la Méditerranée, à mi-chemin entre Gibraltar et Alexandrie - possessions britanniques - mais face à la Libye italienne et à seulement 100 kms des côtes de Sicile !), Malte en mesure de lancer des bombardiers sur tous les convois de ravitaillement des forces de l'Axe occupées à guerroyer en Afrique du Nord !
De plus, et contrairement aux véritables porte-avions de la Royal Navy, comme l'Eagle ou l'Ark Royal, le "porte-avions maltais" ne peut quant à lui être coulé ni par les bombes ni par les torpilles italiennes ou allemandes.
Encore faut-il, évidemment, que le dit porte-avions dispose lui-même d'appareils capables de s'en prendre au trafic maritime de l'ennemi ce qui, en cet été de 1940, n'est encore qu'une volonté exprimée par le Premier ministre britannique.
Et pour que cette volonté devienne autre chose qu'une simple vue de l'esprit, il n'y a d'autre solution que d'expédier des avions à Malte, ce qui, malheureusement, est tout sauf facile.
D'abord parce que la Grande-Bretagne, en pleine Bataille d'Angleterre, a elle-même désespérément besoin de tous les appareils - et en particulier de tous les chasseurs - disponibles.
Ensuite parce que les dits appareils - à supposer qu'on puisse en trouver - n'ont pas l'autonomie qui leur permettrait de rallier Malte par leurs propres moyens, ce qui implique donc l'obligation de les transporter par bateaux, sur des centaines de kilomètres d'une Mer Méditerranée constamment sous la menace des avions et des sous-marins italiens (et bientôt allemands)...
(1) et même jusqu'à l'Algérie et le Maroc, dans le cadre de l'Operation Torch, en novembre 1942
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