lundi 14 mars 2011

2929 - le déclic

... si les conflits sont bâtis sur de nombreux mensonges, ils ne se remportent pas seulement avec davantage d'hommes et de meilleures armes que l'adversaire, mais dépendent aussi, bien souvent, d'éléments sinon immatériels du moins difficilement quantifiables, comme le moral du combattant mais aussi celui de l'ouvrier ou du conjoint qui, au pays, et loin derrière le Front, preste de longues heures dans les usines d'armements et, plutôt que de baisser les bras et d'exiger la Paix, reste convaincu de l'utilité de poursuivre la guerre et d'y envoyer ses fils.

Pour entretenir ce moral, il faut des victoires et des héros, soit précisément ce qui manquait à l'Amérique qui, depuis l'attaque japonaise contre Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, n'avait cessé d'accumuler les défaites et de perdre pied partout dans le Pacifique.

Le 19 avril 1942, au vu et au su des résultat de son Raid sur Tokyo, et surtout des pertes dans ses propres rangs (soit l'intégralité des seize bombardiers qui lui avaient été confiés, sans parler de la vie de plusieurs aviateurs placés sous son commandement), le colonel Doolittle pensait passer en cour martiale.

Neuf jours plus tard, le 28 avril, il était pourtant promu général et, le 19 mai, de retour aux USA, recevait la plus haute décoration militaire américaine des mains du Président des États-Unis en personne !

Car aussi faibles pouvaient-ils sembler, les résultats du bombardement de Tokyo n'en constituaient pas moins une victoire, et surtout la première réplique positive de l'Amérique depuis Pearl Harbour, une réplique certes modeste mais du moins capable de galvaniser la Nation et de la convaincre que la victoire, finalement, était à portée de mains.

Le Raid sur Tokyo ne changea rien à la guerre, il fut seulement un des déclics qui allaient permettre de la poursuivre...

1 commentaire:

omen999 a dit...

Doolittle raisonnait encore comme en temps de paix où toute perte matérielle et humaine importante entrainait son cortège d'enquêtes, de rapports et conduisait administrativement son responsable devant une cour martiale quite à être blanchi par elle
mais depuis décembre 41, la perte de 16 B25 neufs et de quelques aviateurs était devenue quantité négligeable