dimanche 9 janvier 2011

2865 - miracles à gogo


... dans les situations désespérées, il est toujours tentant de croire aux miracles.

Et puisqu'aucune force conventionnelle ne parvient à abattre le Pont de Remagen, pourquoi ne pas recourir aux services de "l'homme-miracle", à savoir le SS-Obersturmbannführer Otto Skorzeny ?

Skorzeny, l'homme de tous les coups fourrés, celui qui a délivré Benito Mussolini de sa prison dorée du Gran Sasso, mais aussi celui qui a kidnappé le fils du Régent Horthy (1) et, bien entendu, celui qui, lors de la Bataille des Ardennes, a semé la confusion derrière les lignes alliées, en y expédiant des soldats allemands revêtus d'uniformes américains.

Parmi ses nombreuses activités, Skorzeny entraîne des nageurs de combat qui, dans la nuit du 16 mars, vont se jeter à l'eau afin de faire sauter ce pont décidément indestructible. Échec total : la force des eaux glacées, mais aussi les projecteurs installés par les Américains le long des berges, les empêchent de s'en approcher et de placer leurs charges explosives.

"L'homme-miracle" à peine disparu, voilà que surgit "l'arme miracle", à savoir la redoutable fusée V2, dont une dizaine d'exemplaires sont lancés vers le pont dès le lendemain.

A priori, l'exercice est en tout point futile : la V2 est certes une arme révolutionnaire, et une arme que sa vitesse - supérieure à celle du son - rend impossible à intercepter. Mais c'est aussi une arme que sa totale imprécision - elle peut s'abattre n'importe où dans un rayon plusieurs kilomètres autour du centre de la cible visée - ne destine guère qu'à l'attaque des villes.

De fait, aucune des fusées lancées ne parvient à frapper le pont... qui s'effondre pourtant vers 15h00, à la plus grande satisfaction d'Hitler, lequel s'empresse de féliciter les équipes de lancement.

Il a doublement tort..

(1) ce kidnapping força son père à abandonner la tête de l'État hongrois au profit de l'utra-nazi Ferenc Szálasi

2 commentaires:

Maadiar a dit...

Bonjour, vous avez omis "grande" dans l'avant-dernière phrase "à la plus grande satisfaction".

Encore bravo pour ce blog admirable.

D'Iberville a dit...

C'est corrigé, merci ;-)