samedi 8 janvier 2011

2864 - le Ciel n'a pas de préférés

... du point de vue d'un aviateur, et même en l'absence de toute résistance ennemie, détruire un pont - objectif de petites dimensions - dans une vallée encaissée est tout sauf une sinécure.

Chez les Allemands, l'engin le plus efficace, et en tout cas le plus précis, dans cet exercice ô combien délicat reste encore le vénérable bombardier en piqué Junkers Ju-87 "Stuka" !

Lent et terriblement vulnérable, l'oiseau avait pourtant été retiré du Front de l'Ouest dès la Bataille d'Angleterre, pour ne plus être utilisé qu'à l'Est, et en Méditerranée, là ou la présence ennemie dans le ciel n'était pas trop importante.

Faute de grives, dit-on, on mange des merles, mais en ce mois de mars 1945, il en faudrait bien davantage pour détruire un Pont de Remagen défendu par l'Aviation alliée et par des centaines de pièces de DCA dont les artilleurs américains, à bout de nerfs, tirent sur tout ce qui bouge, y compris, comme le notera amèrement Pierre Closterman (1) sur les chasseurs alliés !

Conséquence : les infortunés Stukas sont abattus les uns après les autres sans avoir pu infliger de dommages sérieux au pont.

Ces échecs répétés étant en grande partie imputables à l'extrême lenteur de ces avions démodés, pourquoi dès lors ne pas utiliser des appareils... ultra-modernes et ultra-rapides, en l’occurrence des Messerschmitt 262 et même des Arado 234 à réaction ?

Mais si la vitesse est cette fois de la partie, et leur permet le plus souvent d'échapper au pire, la précision n'est plus du tout au rendez-vous, et d'autant moins que l'un et l'autre, respectivement chasseur et avion d’observation, n'ont jamais été conçus pour le bombardement, et ne disposent d'aucun viseur pour la frappe horizontale d'une cible aussi réduite...

(1) Pierre Closterman, Le Grand Cirque 2000, page 318

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