dimanche 28 novembre 2010

2823 - roulette russe

... penser que les Allemands étaient "finis" et ne réagiraient pas (ou alors très mollement) n'était pas absurde en soi.

Faire circuler cinquante mille hommes et des milliers de véhicules, sur cent kilomètres, en plein territoire ennemi, en moins de quatre jours, sur des routes à seulement deux voies (et entre Neerpelt et Eindhoven sur une seule et unique route), était théoriquement réalisable.

Projeter trente-cinq mille parachutistes sur la même distance, afin qu'ils s'emparent de plus d'une dizaine de ponts, le tout simultanément et (quasi) sans incident, restait encore du domaine de l'envisageable.

En Angleterre (d'où devaient décoller les avions) comme en Hollande (où ils devaient livrer leur précieux chargement), on pouvait également, du moins avec un peu de foi ou d'imagination, espérer bénéficier de plusieurs jours de beau temps consécutifs, même au beau milieu du mois de septembre.

Tout cela, et bien plus encore, était donc possible.

Mais jouer le succès d'une opération sur une telle quantités de prévisions aussi optimistes s'apparentait davantage à la pensée magique qu'à une planification militaire rationnelle.

A force d'ajouter des balles dans le grand barillet de la chance, il était inévitable que l'on finisse par se brûler la cervelle... ou plus exactement que l'on brûle celle des autres, celle de tous ces jeunes-gens qu'on allait précipiter dans une aventure irréfléchie, décidée à la hâte, et sur des justifications stratégiques pour le moins discutables.

L'insouciance, l'amateurisme, et l'aveuglement volontaire, feraient le reste...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Waw vous avez vraiment le talent de faire des comparaisons déroutantes mais tout à fait pertinentes. Un grand merci pour votre site en général