lundi 29 novembre 2010

2824 - the wrong men at the wrong places ?


... comme toutes les grandes opérations militaires fondées sur un trop grand nombre de prémisses trop optimistes, Market Garden était pour ainsi dire condamnée dès sa naissance.

Mais son échec était d'autant plus inévitable qu'elle fut mise au monde par des aveugles volontaires, puis dirigée sur le terrain par des insouciants et des maladroits.

Car comment qualifier autrement la volonté du général Browning et de son État-major de toujours œuvrer dans le sens exclusif de Montgomery, en minimisant ou en passant sous silence tous les indices qui démontraient que la résistance allemande serait bien plus forte, les routes bien moins praticables, et les difficultés bien plus nombreuses que prévu ?

Comment justifier l'attitude de ces hommes qui n'hésitèrent pas à écarter, et même à mettre au repos forcé, tous ceux qui déposaient des éléments discordants sur la table, soulevaient des objections, ou réclamaient des études et des analyses plus approfondies ?

Aux aveugles dans leurs bureaux succédèrent ensuite les insouciants et les maladroits sur le terrain.

Car comment expliquer que la partie la plus difficile de l'opération - la prise du Pont d'Arnhem - ait été confiée à un homme - le général Urquhart - dont le courage personnel ne souffrait aucune discussion mais qui n'avait aucune expérience des opérations aéroportée et qui, dans les conditions les plus difficiles qu'on puisse imaginer, allait tout de même devoir commander une division de parachutistes sans être lui-même un para ?

S'il avait été un véritable para - comme Gavin ou Taylor du côté américain - Urquhart aurait-il si facilement accepté d'être déposé à plus de 10 kilomètres de l'objectif à atteindre ? N'aurait-il pas veillé à ce que des éléments pourtant aussi vitaux que les postes de radio - qui, et c'est tout de même significatif, ne posèrent aucun problème du côté américain - puissent fonctionner à coup sûr une fois rendus derrière les lignes ennemies ? N'aurait-il pas pensé à élaborer un "plan B", et à le communiquer à ses hommes, advenant ce genre de défaillance, ou même sa propre disparition ?

Il est au moins permis d'en douter et aussi de ce dire qu'avec d'autres hommes à sa tête, Market Garden eut peut-être connu un tout autre destin...

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