samedi 27 novembre 2010

2822 - les yeux plus gros que la raison

... si Market Garden répondait à un besoin finalement plus politique que militaire, l'idée de pénétrer en Allemagne par la Hollande, après avoir longé la Ligne Siegfried, cette idée n'était pas absurde en soi.

Mais son succès dépendait entièrement de la prise d'un pont essentiel sur le Rhin - celui d'Arnhem - lequel ne pouvait être conquis - et surtout conservé - qu'à la condition expresse que soient également atteints, et atteints simultanément, un très grand nombre d'objectifs secondaires, lesquels, par la force des choses constituaient autant d'épées de Damoclès susceptibles de chuter à tout instant.

Or l'Histoire militaire, et particulièrement celle de la 2ème G.M., l'a abondamment prouvé : la première victime d'une bataille est toujours le plan de la bataille,... et le succès d'autant moins souvent au rendez-vous que le plan s'avère lui-même compliqué et riche d'un trop grand nombre d'inconnues.

Des premières études sur Market Garden au déclenchement de l'opération, il ne s'était même pas écoulé trois semaines, en sorte qu'il avait obligatoirement fallu faire l'impasse sur quantités d'éléments en apparence anodins mais pourtant essentiels.

En temps normal, la défaillance d'un, ou même de plusieurs, de ces éléments n'aurait probablement pas eu de conséquences catastrophiques, mais Market Garden n'était pas une opération normale.

De la largeur des routes hollandaises à la présence éventuelle de troupes ennemies le long de celles-ci, en passant par la compétence des commandants d'unités, les incertitudes météorologiques, ou encore la capacité de l'Aviation alliée à assurer en tout temps la dépose, le ravitaillement et le soutien de dizaines de milliers de parachutistes, rien ou presque n'avait été vérifié ou analysé dans les règles de l'Art, en sorte que le dénouement, c-à-d l'échec final, était prévisible avant même le décollage des premiers C-47 pour la Hollande...

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